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Les Chroniques de Méduse

dimanche 21 octobre 2018, par Maestro

Stephen BAXTER (1957-) & Alastair REYNOLDS (1966-)

Royaume-Uni, 2016, The Medusa Chronicles

Paris, Bragelonne, coll. « Science-fiction », 2018, 408 p.

Les univers d’Arthur C. Clarke avaient par le passé déjà fait l’objet de partages avec d’autres auteurs : la série de Base Vénus, écrite par Paul Preuss à partir de certaines nouvelles du maître britannique ; les collaborations de Clarke avec Gentry Lee (les suites de Rendez-vous avec Rama en particulier) ou Stephen Baxter, justement (Lumière des jours enfuis ou la trilogie de L’Odyssée du temps). Ce dernier s’est pour l’occasion associé à un écrivain plus jeune d’une dizaine d’années, mais qui nourrit également une passion pour les space opera cosmiques, Alastair Reynolds.

S’inspirant d’un des textes les plus célèbres d’Arthur C. Clarke, « Rendez-vous avec Méduse », également traduit en « Face-à-face avec Méduse » (1971, disponible dans le recueil définitif Odyssées chez Bragelonne), les deux hommes ont repris son personnage principal, Howard Falcon, premier humain à avoir pénétré les mystères de Jupiter. Celui-ci, mi humain mi machine en raison d’un terrible accident, incarne une véritable anomalie pour l’humanité. Dans ce continuum, en effet, une divergence a eu lieu à la fin des années 1960 – évoquant le roman uchronique Voyage de Baxter –, lorsque le programme Apollo a été enrayé, cédant la place à une expédition internationale visant à empêcher la chute d’un astéroïde sur la Terre. La relation différente aux machines et à l’informatique n’en est pas pour autant pleinement explicitée.

Ces événements uchroniques sont retracés par le biais de chapitres intermédiaires, tandis que le gros de l’intrigue suit Howard Falcon à travers l’évolution du système solaire sur plusieurs siècles. Il assistera ainsi à l’émancipation des Machines, dans laquelle il jouera un rôle crucial, mais également à l’exploitation de la faune de Jupiter, causant par son intervention l’embrasement d’un conflit latent entre la Terre, ses colonies et des Machines soucieuses d’hégémonie. C’est là où le roman acquiert un surcroît d’emphase, en mettant en scène les travaux cosmiques entrepris par les Machines, désossant les planètes, tandis que les humains se durcissent de plus en plus afin de gagner la guerre. Et toujours, Falcon se retrouve sur Jupiter, véritable point nodal du roman.

Cette collaboration permet de retrouver les thématiques chères aux deux écrivains, que ce soit la floraison de la vie extra-terrestre au cœur de Jupiter pour Baxter ou l’opposition entre formes de vie biologique et mécanique au cœur de la tétralogie des Inhibiteurs d’Alastair Reynolds. Sans oublier bien sûr la notion d’extra-terrestres supérieurs, mais protecteurs, tels qu’Arthur C. Clarke les mit en scène dans son cycle des Odyssées. Néanmoins, le travail souffre d’une dimension légèrement scolaire, et surtout, l’univers décrit n’est pas suffisamment approfondi, comme survolé, laissant le lecteur en partie frustré.

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