Accueil > TGBSF > D- > Days

Days

Une journée en enfer

samedi 28 avril 2012, par von Bek

James LOVEGROVE (1965-)

Grande-Bretagne, 1997

Days n’est pas seulement le titre original du roman de James Lovegrove, c’est aussi le nom de sa principal scène, pour ne pas dire le nom de son personnage principal, c’est à dire celui d’un grand magasin où Frank Hubble, Linda et Gordon Trivett vont passer une journée un peu particulière.

Grand magasin, mais grand comment ? Grand comme Giga. Days est ou a été le plus grand et le plus beau gigastore du monde selon la volonté de son fondateur Septimus Days. Fort d’un périmètre de 10 km, de 666 rayons répartis sur 6 étages, ses boutiques vendent tout et tout ce qui se vend est chez Days : des livres aux ordinateurs, de la tigresse blanche à l’affection non négociable mais dûment tarifée des dames. La lumière qui se déverse par son atrium éclaire ses 6 étages aux couleurs de l’arc-en-ciel et vient alimenter la photosynthèse des deux km² de jungle tropicale de sa ménagerie. Du 7e étage transformé en résidence, les 7 frères Days, propriétaires et patrons, dirigent cette ville dans laquelle nombre de personnes souhaiteraient être admises. Car n’est pas client de Days qui veut : il faut recevoir une carte de paiement Days à la couleur métallique prouvant le degré de solvabilité financière pour y entrer. D’où la nécessité de surveiller ce qui attise tant de convoitise. Un réseau de caméras dirigé depuis l’Oeil, centre de surveillance souterrain de Days, observe les faits et gestes de chacun. Une armée de vigile et deux services de sécurité, l’un stratégique, l’autre tactique, veillent. Les membres du dernier, anodins, anonymes, se mêlent aux clients et passent inaperçus tels les Fantômes dont ils ont le surnom. Armés, ils ont le permis de tirer.

Frank Hubble est un fantôme, peut-être le meilleur selon son supérieur Donald Bloom, mais sa vie dans ce qui est un paradis pour nombre de gens et en dépit du confort matériel que lui procure sa carte Irridium, est un enfer pour lui, un néant dans lequel il se sent dissoudre progressivement. Aujourd’hui, a-t-il décidé, sera son dernier jour, celui de sa démission. Pour les Trivett, ce sera le premier jour : après de longues années de privations qui ont permis à Linda d’obtenir une modeste carte Silver de chez Days, les Trivett se rendent dans le gigastore, non sans une certaine appréhension de la part de Gordon, bien au courant des dangers de l’endettement. L’un et les autres ne manqueront pas de se rencontrer. L’un et les autres atterrissent en plein conflit entre le rayon librairie et le rayon informatique, conflit auquel les frères Days ont décidé de mettre un terme après un mois de guerre larvée, d’échanges d’horions et de rayons conquis et perdus. Les patrons se décident à envoyer l’un des leurs pour trancher le différend mais le choix du plus jeune d’entre eux, Sonny, septième fils d’un septième fils, était-il judicieux ?

Days dénonce le consumérisme comme mode de vie et le fait bien, consciencieusement, méticuleusement, en installant la folie dans une mécanique de précision. Les superstitions numérologiques de patrons névrosés, la fascination des clients ou la folie collective qui s’empare d’eux lors des ventes flash, la conscience professionnelle des chefs de rayons font du magasin un asile d’aliénés, le chaos sous l’ordre apparent. James Lovegrove dresse une satire des pratiques commerciales (les cartes de crédit, les soldes).

Néanmoins, le livre refermé, le lecteur reste quelque peu frustré, l’impression dominant que le récit n’est abordé que superficiellement.

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d'indiquer ci-dessous l'identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n'êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions'inscriremot de passe oublié ?