Accueil > TGBSF > P- > Planète centrale

Planète centrale

samedi 9 juin 2018, par Maestro

Yaël-July NAHON

France, 2018

Black Coat Press, coll. "Rivière blanche", hors-série, 176 p.

Yaël-July Nahon est une auteure qui fait ses premières armes : elle a d’abord signé plusieurs nouvelles touchant aux divers genres et thèmes de l’imaginaire ; citons par exemple une participation à l’anthologie Le Vampire des origines, ou deux récits en lien avec le Far West (dont un, chez Rivière blanche, dans l’anthologie Dimension Western). Elle propose désormais avec Planète centrale le premier tome d’une aventure de science-fiction.

Son héroïne, Aya, est une pilote de Planète centrale, un des nombreux mondes sur lesquels l’humanité a essaimé. Brillante, Aya souffre toutefois de relations difficiles avec les autres, ce qui l’a poussé à choisir un poste dans les vaisseaux chargés de convoyer les déchets d’une planète à une autre. Sa vie bascule lorsque son appareil est attaqué par des pirates, auxquels elle parvientt à échapper grâce à son audace. Réussissant à décrocher un avancement sur Planète centrale, elle repart en mission, épaulée cette fois par tout un détachement de militaires. Mais les choses lui échappent peu à peu, et elle finit par tomber aux mains des pirates. C’est là que la réalité de son univers va se briser.

Planète centrale est un roman qui s’apparente fort aux space opera de jadis, ceux d’Edmond Hamilton, par exemple, ou aux films Star Wars, et l’action comme les descriptions de vaisseaux démesurés ou de mondes d’abondance et de richesse sont d’un éclat qui fait oublier toute question de crédibilité. Le personnage d’Aya est un autre point fort du livre, tant elle est tiraillée entre une volonté de réussite, de prouver aux autres et à elles-mêmes la solidité de ses capacités, et un doute existentiel couplé à une forme de romantisme refoulé. Elle est accompagnée par une galerie de quelques personnages haut en couleurs, humains (l’équipage de l’Enneade, véritable famille Groseille) ou extra-terrestres, et vogue entre des planètes parfois baroques (la planète chantilly, par exemple).

Quant à l’intrigue, si le scénario de coup d’Etat en germe manque d’une réelle crédibilité, dans ses attendus comme dans sa préparation bien trop prévisible, elle permet d’opposer deux modèles : d’un côté, Planète centrale, un monde ultra-hiérarchisé, où les privilèges exorbitants des uns voisinent avec le sort bien peu enviable des autres, dans lequel on aura facilement reconnu notre société capitaliste contemporaine ; de l’autre, l’équipage pirate, cosmopolite, ouvert à la diversité, plus égalitaire et sincère dans ses émotions, évoquant en partie la vision de la piraterie d’un Marcus Rediker, auquel on peut adjoindre celui de l’Enneade et ses familles recomposées.

Planète centrale se termine par la résolution d’Aya visant à changer radicalement de vie, et à rompre avec la société de castes qui est la sienne depuis la naissance. De quoi laisser le lecteur en partie sur sa faim, d’autant que le roman aurait pu être un peu plus long. Il n’empêche, avec son style dynamique, plein d’allant, et son univers débordant de vitalité, avec un penchant certain pour la gastronomie, Yaël-July Nahon signe un bien agréable space opera.


Pour commander Planète centrale suivez le lien vers les éditions Black Coat Press !

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d'indiquer ci-dessous l'identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n'êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions'inscriremot de passe oublié ?