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THE DARK KNIGHT RISES

La passion de Gotham

samedi 28 juillet 2012, par von Bek

Christopher NOLAN (1970-)

Etats-Unis, 2012

Christian Bale, Tom Hardy, Gary Oldman, Anne Hathaway, Jospeh Gordon-Levitt, Michael Caine, Morgan Freeman & Marion Cotillard

Définitivement The Dark Knight nous avait skotchés au siège du cinéma, prêts à recommencer. Il a fallu attendre quatre années, quatre longues années, pour voir Christopher Nolan livrer le troisième volet de sa trilogie. Quatre ans, c’est long, mais ce fut encore plus long pour les habitants de Gotham.

Voici huit ans qu’Harvey Dent est mort et que Batman a fait sa dernière apparition. Le héros ayant été accusé des crimes de Dent Double-face, ce dernier est devenu un martyr de la lutte contre le crime. Une loi porte son nom et a permis de priver de liberté conditionnelle un bon millier de détenus, démantelant ainsi le crime organisé de la métropole. Le travail de la police est devenu plus facile. Quant à Bruce Wayne, il vit en ermite, le corps fatigué et usé par ses combats. Jusqu’au soir où, à l’occasion d’une fête de charité, une très habile cambrioleuse lui dérobe le collier de perle maternel et ses empreintes digitales. Il n’en faut pas plus pour intriguer l’ancien play-boy plus si milliardaire depuis qu’il a investi une bonne partie de son argent dans un projet de réacteur à fusion pas encore au point. Il en faut un peu plus pour lui faire endosser à nouveau le costume, comme l’attaque du GSE (Gotham Stock Exchange, voyons !) par Bane, un mercenaire sans pitié, bâti comme une armoire à glace, exclu de la Ligue des ombres que dirigeait Ra’s Al Ghul, et qui ne peut se passer d’un masque respiratoire. L’opération n’était cependant pas une vulgaire attaque de banque, et visait à liquider les fonds de Wayne Entreprise. Bruce Wayne, ruiné, s’intéresse d’abord à ce que manigance Bane, mais que peut faire un justicier fatigué contre une brute machiavélique qui n’a rien à perdre et ne rêve que de détruire Gotham ?

La relative complexité de l’intrigue de The Dark Knight Rises doit beaucoup au fait que le film veut donner une cohérence à l’ensemble de la trilogie. Se retrouvent de Batman Begins la Ligue des ombres et ses projets apocalyptiques, mais aussi la reconstruction physique et mentale que devra faire le héros pour déjouer le complot. D’où une désagréable impression de déjà vu qui procure parfois un léger sentiment de longueur. L’élévation carcérale rappelle par trop l’initiation suivie par Wayne. A The Dark Knight est empruntée sa situation finale qui sert de situation initiale, celle d’un héros condamné à être considéré comme l’homme à abattre, mais aussi l’état des pensées qui hantent Bruce Wayne. L’action de ce troisième opus doit donc plus au premier de la série qu’au deuxième épisode. Or, il emprunte justement ce qui avait le moins séduit, la Ligue des ombres, mais ce faisant il parvient parfaitement à rendre le tout cohérent, au risque que les spectateurs n’ayant pas vu les autres films pourraient être un peu perdus.

Cependant la complexité n’est que relative, parce que le scénario demeure prévisible. Prévisible l’éventuelle existence d’un détonateur laissé au bon vouloir d’une tierce personne. Prévisible le devenir d’Alfred. Prévisible celui de l’inspecteur Blake. Ajoutons qu’en dépit de sa méchanceté, Bane n’a pas le charisme du Joker. La réalisation a par ailleurs opté pour l’élimination des caractéristiques du personnage du comics en supprimant, ou en n’exprimant pas clairement, la nature de Bane et son rapport à la drogue. Il n’est pas jusqu’à la dévotion qui l’entoure qui n’est pas forcément très claire (l’abnégation des sbires de la Ligue des ombres, sans doute).

Le négatif étant dit, ne reste-t-il donc rien de positif ? Suffisamment pour aller le voir au cinéma ! Depuis la perception du super-héros, à mi-chemin entre l’icône et l’ennemi public n°1, jusqu’à l’horrible fascination que suscite la situation à laquelle Bane livre Gotham. Ce qui donne lieu à un magnifique clin d’oeil au Procès de Kafka, soit dit en passant. On n’oubliera pas d’excellentes scènes d’action, dont de rocambolesques poursuites, hommage à Batman Begins, des jouets qui auraient réjouis le Joker Nicholson. Le fait aussi que l’ensemble de la trilogie y gagne beaucoup.

Mais il est possible que tout simplement ne manque que le talent d’un grand acteur comme Heath Leadger...

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