Accueil > TGBSF > D- > Dimension super-héros 4
Dimension super-héros 4
dimanche 3 mars 2019, par
Romain D’HUISSIER
France, 2018
Black Coat Press, coll. "Rivière blanche", série Fusée, 270 p.
Dimension Super-héros, rappelons-le pour tous ceux qui auraient manqué les volets précédents de cette série anthologique, se consacre à remettre au goût du jour la vaste galerie de héros qui fit les belles heures des éditions Lug dans les années 1970 et 1980, regroupés sous l’appellation d’univers d’Hexagon (signalons d’ailleurs un ouvrage incontournable sur le sujet également paru chez Rivière blanche, La Mosaïque Hexagon : la fantastique histoire du premier univers de BD partagé français).
La douzaine de nouvelles inédites rassemblées ici se penchent donc sur des personnages plus ou moins connus de cette nébuleuse. Jean-Marc Lofficier revient sur le passé de Starlock, lorsqu’il était encore au service des énigmatiques Tours (l’équivalent des Grands Cerveaux pour Setni), tandis qu’Alex Nikolavitch met en scène Ra, réincarné dans le corps de Ben Léonard, confronté à la résurgence d’un colossal danger issu du fond des temps (« Le retour d’Apophis ») ; signalons au passage que le même Ra était au cœur du roman écrit par l’anthologiste, La Guerre des immortels. Moins connue, la guerrière à la plastique avantageuse Lagrid, acolyte de Kabur, mène une quête dans la plus pure tradition des bons vieux scénarios de Donjons et Dragons, afin de récupérer… un artéfact faiseur de bière ! (« La dernière cuvée », de Xian Moriarty).
« L’ombre et la lumière », de Francis Brenet, est un des récits les mieux écrits et les plus touchants du recueil. Il est centré sur Phénix, justicière urbaine marquée par un traumatisme dans sa jeunesse, confrontée ici à ses démons intérieurs et à un adversaire qui pourrait être son double, l’Homme-Pendule. « Le grand sommeil », de Nelly Chadour, peut en être rapproché, dans la mesure où un proche de Sibilla (que la romancière avait mis à l’honneur dans le roman Sibilla : cercles mortels) plonge au plus profond de son subconscient avec l’aide de la magicienne afin de dissiper de violents souvenirs de famille. « La secte au nautile », de Tepthida May, privilégie l’occulte, via le groupe de l’étoile à cinq branches, dont la particularité est de comprendre en ses rangs un fantôme ; ensemble, ils doivent élucider une série de meurtres étranges, touchant à des problématiques typiquement lovecraftiennes.
« Cette dernière fois », de Cédric Burgaud, aventure de Stormshadow, le chaman du peuple du crépuscule, est plus classique, le caractère un peu plus surprenant tenant à la structure choisie. On lui préfèrera « C.O.L.M. », de Ghislain Morel, un épisode du Pilote Noir (pendant d’Iron Man ou de Batman) mené sur les chapeaux de roue, digne d’une adaptation à la Marvel ! Tout aussi rythmé apparaît « Le secret d’Altotas », signé Fabien Clavel, belle évocation de la lignée du Lys noir à travers quatre générations différentes et autant d’adversaires séculaires (et le Garde républicain en guest star). Similaire apparaît « L’homme qui ne peut pas mourir », de Yohan Odivart, plongée dans le passé sans limite du Comte de Saint-Germain. Enfin, l’anthologiste lui-même confronte Kit Kappa, le maître en arts martiaux, à un choix particulièrement original et bien senti (« L’héritière »). L’ensemble est donc d’un très bon niveau qualitatif, revivifiant avec brio tout un univers de héros méconnus.
Pour commander Dimension super-héros 4 suivez le lien vers les éditions Black Coat Press !