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MOONTRAP

dimanche 17 mai 2020, par Maestro

Robert DYKE

Etats-Unis, 1989

Avec Walter Koenig, Bruce Campbell, Leigh Lombardi, Robert Kurcz, John J. Saunders.

Moontrap ne fait pas partie de votre culture cinématographique science-fictive ? Comment est-ce possible, pour un long métrage de 1988, à mi-chemin chronologique de Aliens et de Total Recall ? Non, ne soyez pas inquiet, vous n’avez pas loupé le chef d’œuvre méconnu du genre. Moontrap est un film de série B, un programme que l’on aurait plutôt vu en tant que téléfilm, tant il est assez platement réalisé et joué à gros traits.

Après un début poussif, à base d’images d’archives du premier alunissage et d’échanges radio sans visuel, on découvre deux astronautes en mission de routine à bord de la navette spatiale. Subitement, ils découvrent sur leur écran radar un objet volant non identifié de plusieurs centaines de mètres de long. La sortie de l’un d’entre eux pour aller observer l’artéfact conduit à ramener sur Terre le cadavre d’un humanoïde (qui sera ensuite daté de 14 000 ans en arrière) et un étrange objet bombé. Les scènes censées être d’horreur font plutôt sourire, de par la réalisation dont elles sont l’objet, la pauvreté des effets spéciaux et même le ridicule de la forme de vie mécanique ! Le combat dans les sous-sols de la Nasa, avec un robot s’étant assimilé des éléments organiques (une des rares bonnes idées du film) qui demeure parfaitement immobile dans le couloir, n’agitant que ses appendices, est un moment d’anthologie. Quant à l’opposition organique/mécanique, transposée dans la lutte d’un des astronautes face à un distributeur de boissons chaudes… comment dire ?

Devant un tel danger (qu’un des astronautes parvient toutefois à annihiler d’un seul coup de fusil !), on comprend que les autorités décident d’envoyer une expédition sur la Lune, d’où semblait provenir le vaisseau inconnu, afin de voir si danger plus grand il y a. Et bien sûr, on retrouve pour cette mission nos deux astronautes, associés à un troisième – j’ignorais que les restrictions budgétaires de l’agence spatiale avaient à ce point diminué les effectifs ! Les scènes où l’on voit la jeep lunaire transporter deux des trois astronautes, à base de maquettes bien identifiables, sont d’un amateurisme rare. Finalement, ils découvrent une base souterraine dans un cratère, dont l’entrée est jonchée d’ossements humains. A l’intérieur, ils font sortir de son sommeil artificiel une jeune femme, étrangement coiffée à la mode des années 1980 (quel avant-gardisme du passé antédiluvien qui est le sien !), ouvrant leurs casques afin de communiquer avec elle, sans prendre d’ailleurs la moindre précaution pour analyser la composition de l’air ambiant (on n’est pas à un détail près). Dans toute cette séquence, on sent une étroite proximité avec la mythologie antique et ses monstres, ou les légendes médiévales et leurs princesses en détresse.

Par la suite, les astronautes et la jeune femme s’affrontent aux créatures mécaniques, désireuses de quitter la Lune grâce à l’apport des pièces du module lunaire terrien (là encore, on se demande comment elles n’ont pas pensé à se servir des missions lunaires précédentes !). Les scènes de combat ont beau se passer dans le silence de circonstance, je doute que les balles se comportent comme sur Terre, contrairement à l’option retenue pour le film. Autre moment d’anthologie, la scène d’agonie d’un des astronautes, avec les derniers mots qu’il prononce : « on ne se laissera pas emmerder par une machine ! », écho de sa confrontation déjà citée avec le distributeur. Véritable leitmotiv d’un film que l’on pourrait voir comme un Rambo versus Terminator, sans le substrat scénaristique (aucune explication sur ces humains avancés de jadis ou sur ces mécaniques perfectionnées) et réalisé avec des bouts de ficelles, y compris sur les effets sonores.

Ah, j’oubliais ce moment magique, lorsque, après la mort de son coéquipier et alors que l’on sait que les robots rodent dans les alentours, l’autre astronaute monte une tente de survie pour s’y reposer avec l’humaine… et prendre le temps de lui faire l’amour, bien sûr ! Vous l’aurez compris, Moontrap, pris au second degré, a de quoi faire sourire, et présente l’immense intérêt, par contraste, de pouvoir mieux apprécier les vrais chefs d’œuvre de la science-fiction au cinéma.

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