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Redshirts. Au mépris du danger

dimanche 14 juin 2020, par Maestro

John SCALZI (1969-)

Etats-Unis, 2012

L’Atalante, coll. « La Dentelle du Cygne », 336 p., traduction de Mikael Cabon, 2014.

John Scalzi s’est fait un nom dans le milieu de la SF principalement avec ses space opéra, à tendance souvent militaristes (Le Vieil homme et la guerre en particulier). Mais l’homme à de multiples cordes à son arc – narratif – parmi lesquelles celle d’une SF parodique et humoristique. C’est de cette veine que relève Redshirts, dont le titre et la couverture ciblent de manière immédiate une référence de la culture SF, tout spécialement aux Etats-Unis : Star Trek.

Dahl est une jeune recrue affectée à bord de L’Intrépide, le vaisseau amiral d’une union galactique du futur appelée l’Union universelle (sic). Avec d’autres membres de l’équipage, pour la plupart montés également à bord depuis peu, il va être confronté à d’étranges phénomènes. Outre une mystérieuse boîte qui semble réaliser de véritables miracles biologiques, il découvre surtout une propension marquée des personnes du bord, surtout les moins bardées de responsabilités, à décéder lors de missions impliquant des hauts-gradés qui, eux, en dépit des épreuves et des affections, s’en sortent toujours très bien. Avec l’aide d’un membre de L’Intrépide réfugié dans les profondeurs du vaisseau, Dahl et ses amis vont découvrir l’impensable vérité : ils ne sont en réalité que les jouets des scénaristes et producteurs d’une série télévisée du passé, mais mettant en scène un navire de leur époque !

John Scalzi s’amuse ainsi autour d’une mise en abyme aux potentialités vertigineuses, mais il se moque surtout avec humour (et une certaine tendresse) de Star Trek, la série originale essentiellement. Il brocarde son jargon pseudo-scientifique, ses incohérences, l’absence de ceintures de sécurité sur le pont principal, et propose même une explication pour comprendre ce que font tous ces membres d’équipage arpentant les couloirs… sans jamais rien faire d’autre ! Il y a là une lecture savoureuse et distrayante, incontestablement, mais qui court le risque, de par son caractère très référentiel, de s’épuiser rapidement et de tourner à vide. Heureusement, John Scalzi réoriente à un moment son récit vers une possible résolution de ces morts tragiques à répétition.

Comme cela s’est d’ailleurs régulièrement pratiqué dans les séries ou les films Star Trek (pensons par exemple au Star Trek IV : retour sur Terre), Dahl et ses amis chair à canon décident de remonter dans le temps, jusqu’en 2012, date où la série des Chroniques de L’Intrépide était diffusée dans la chronologie qui est la leur. Cela les amène, bien sûr, à rencontrer leurs doubles… enfin, sous la forme des acteurs incarnant leurs personnages, qui sont en réalité leurs alter-égos… vous suivez ? De quoi faire réfléchir un peu le lecteur sur les imbrications et imbroglios temporels. Seul regret, le fait que les appendices proposés après la fin de l’intrigue elle-même soient un peu bavards, et aient tendance à allonger artificiellement le roman.

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