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Le Temps d’un croque
dimanche 28 juillet 2019, par
Pascal BARATS & Michel FALICON
France, 2017
Books On Demand Edition, 452 p.
Nous ne faisons pas souvent le choix, sur Wagoo, de chroniquer des ouvrages auto-édités. Et pourtant, par le biais d’Amazon, ce type de publication n’a cessé de se multiplier au fil des années. Pour en avoir lu plusieurs, et sans prétendre à un jugement définitif et général, force est de constater que le plus souvent, on est loin, très loin du chef d’œuvre. Il manque déjà un vrai travail éditorial, fait de conseils sur la structure de l’intrigue mais aussi, tout simplement, sur la qualité orthographique et syntaxique.
Le Temps d’un croque est de ce point de vue désagréable à lire en raison du trop grand nombre de fautes, parfois énormes, il faut bien le dire. Pourtant, j’avais été attiré par son sujet, centré sur l’uchronie et l’URSS. Tout commence en 1989, lorsqu’un Gallois reçoit par la poste un manuscrit qui semble lui révéler des pans totalement oubliés de son existence. La première partie de ce récit, que nous découvrons en même temps que lui, évoque cependant une fin de Seconde Guerre mondiale alternative, où l’Allemagne continue de résister au-delà de 1945, poussant les Etats-Unis à lancer une mission commando en Antarctique. Pourquoi l’Antarctique ? Parce qu’une base nazie y a été installée, point de départ de soucoupes opérant des ravages… sur les troupes alliées d’Europe ! Passons rapidement sur la crédibilité technologique de vols aussi lointains, pour insister sur cette véritable tarte à la crème que sont les nazis du pôle sud… Et le pire, c’est que les deux auteurs signent des développements bien trop longs sur l’attaque de cette base, présentée à la fois sous l’angle américain et allemand. L’intrigue bascule ensuite en URSS, au début des années 1960, lorsque Christopher Watkins, le destinataire du fameux manuscrit, se serait retrouvé dans une République perdue de l’Union afin de mener des recherches sur les isolants électriques, sa spécialité. Il y côtoie des scientifiques de diverses nationalités, et tombe sous le charme de Tatiana, une jeune interprète.
Tout au long de l’enquête qu’il mène afin de comprendre la nature exacte des expériences menées en ces lieux, le lecteur doit subir, encore et encore, des détails sur la vie quotidienne en ces lieux, les habitudes alimentaires, les tendances diverses à l’alcoolisme… Une vraie torture, tant il ne se passe rien ; même les éléments de contextualisation sont sommaires. Le dénouement intervient bien trop tardivement, et est expédié à la va vite. Pourtant, il y avait un certain potentiel – à défaut d’une grande originalité – dans cette volonté de modifier le passé, quitte à aggraver le réel, mais les auteurs n’ont pas su correctement doser leurs idées, l’introduction de Gengis Khan n’apportant strictement rien à l’ensemble, qui se clôt par une happy end à une histoire d’amour demeurée inaccomplie. Les choix d’écriture sont donc en grande partie erronés, laissant une nette impression de frustration une fois achevé Le Temps d’un croque.