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Nexus (Nexus 5, 1)

samedi 26 mars 2016, par von Bek

Ramez NAAM

Etats-Unis, 2013

A partir d’une nano-drogue, une équipe de jeunes prodiges d’une université californienne, en élabore une version, Nexus 5, capable de permettre à plusieurs cerveaux de se connecter entre eux. Les potentialités d’une telle découverte sont énormes, mais la technologie contrevient aux lois américaines et l’Agence fédérale de lutte contre les Risques émergents (ERD) intervient. Arrêté, le jeune Kade est contraint de travailler pour l’ERD, au mépris de tout ce que en quoi il croit, en participant à un congrès en Thaïlande afin d’infiltrer le laboratoire d’une savante chinoise sous la surveillance d’une agente de l’ERD sous couverture Samantha Cataranes.

Ramez Naam, introduit en toute modestie comme un ingénieur informaticien renommé quand ce n’est pas sous le vocable de technologue, présente sans doute un avenir de l’homme dans son Nexus et la lecture de sa postface prospective en convaincra sans doute plus d’un. Vraisemblablement, l’humanité augmentée naîtra au XXIe siècle si elle n’est pas déjà née. Sans doute avec raison car il n’est besoin d’être un fin connaisseur de l’humanité pour ne pas se tromper sur un tel sujet, l’auteur postule, que le changement, si ce n’est pas maintenant, ne sera pas accepté par tous et entraînera forcément des dérives.

Seulement pour mettre en scène son propos, Naam Ramez semble avoir abondamment puisé dans l’histoire plus ou moins récente. Ainsi la position des Etats-Unis sur le sujet et la législation mise en place au nom de la sécurité rappelle fortement les excès du Patriot Act et de la juridiction d’exception de Guantanamo. Les événements qui se déroulent en Thaïlande, la personnalité de Wats, soldat traumatisé par l’expérience combattante et la captivité, tout comme la contestation universitaire incarnée par Kade et ses amis, m’ont davantage précipité dans le passé de la guerre du Vietnam et de son traumatisme sur la population américaine que vers un potentiel futur. La vision de la méditation bouddhiste, caricaturalement simplifiée, ainsi que l’image, quelque peu irresponsable de la part de l’auteur, d’empathie prêtée aux drogues, évoquent la fascination pour elles qu’ont pu entretenir certains mouvements des années 60.

Des similitudes avec les comics m’ont semblé évidentes, sans doute parce fondamentalement Nexus et elles partagent certaines thématiques. Le rejet de l’humain augmenté perçu comme un monstre n’est pas différent de ce que la compagnie Marvel a développé dans les histoires des X-Men. Il n’est pas jusqu’à la personnalité ambiguë de Su-Yong Shu qui aspire à donner au post-humain la place de ses capacités et ressemble du coup fortement à Magneto.

C’est donc un fort sentiment de déjà-lu qui m’a habité à la lecture de Nexus alors que, paradoxalement, le rythme est soutenu et qu’aucune longueur ne s’installe dans le récit. La postface seule a su éveiller mon intérêt.

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