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Dimension E. C. Tubb 2

dimanche 8 juillet 2018, par Maestro

Richard D. NOLANE, dir.

France, 2018

Black Coat Press, coll. "Rivière blanche", série Fusée, 336 p.

En 2011, Richard D. Nolane, érudit de la science-fiction anglo-saxonne, avait offert une sélection de fictions écrites par le britannique Edwin Charles Tubb, permettant ainsi de (re)découvrir un auteur qui connut un succès certain dans les années 1950 et 1960 en particulier (dans la mythique collection « Anticipation » du Fleuve noir, entre autres).

Pour ce second volume, traduit par Martine Blond, on trouve d’abord un court roman de 1953, inédit en langue française, Le Mur. Trois riches vieillards, à la longévité déjà prolongée, cherchent à toute force à se rapprocher de l’immortalité. Pour ce faire, ils sollicitent l’aide de Brett, un aventurier dont la durée de vie semble excéder les siècles. Celui-ci accepte finalement de les embarquer avec lui, direction le cœur de la galaxie : au-delà d’un mur bloquant le passage des vaisseaux, s’y trouverait en effet le Berceau de la Création, et la solution ultime du mystère de l’humanité. Il y a, dans ce récit classique mais sympathique de space opéra, au dénouement cruel mais logique, de cette ambiance que l’on retrouve dans les aventures du Capitaine Futur d’Edmond Hamilton (la nouvelle étrangement nommée « Le berceau de la création », publiée dans Bifrost n°90 et datée de 1951…).

Ce roman est complété par plusieurs nouvelles. « A toi d’y aller… » est sans aucun doute une des plus surprenantes, cultivant le mystère et une angoisse latente qui n’a rien à envier à Stephen King. Elle se déroule pourtant à l’intérieur d’un simple garage, mais aligne les paradoxes (dont celui de Barjavel) et autres problèmes insolubles, offrant une vision assez vertigineuse des disparitions inexpliquées, déjà en 1956. « Le petit malin » est plus humoristique, un jeune vampire, découvrant son état sur une Terre ravagée par la guerre atomique, se croyant plus fin que ses semblables en non-humanité, goule et autres loup-garou. « Destinée galactique » est une histoire de voyage spatial confronté à une panne majeure, et où, dans un contexte d’allègement nécessaire du vaisseau, une série de meurtres doit être élucidée. On lui préférera « Pas un mot », en raison de la planète extra-terrestre décrite, celle d’une espèce mystérieuse, sculpteurs du vivant, capables de manipuler la vie et de lui donner toutes les formes possibles. « J pour Jeanne » est une nouvelle dans l’esprit des récits d’Asimov sur les robots, puisque la trop grande proximité entre le comportement de la machine et celui de l’humain est radicalement combattue. « Proie  », un peu longuet, décrit la récupération laborieuse d’un prisonnier télépathe, tandis que « Plus grand que l’infini » voit des explorateurs cosmiques rencontrer un artefact en forme de planète, et susciter son intérêt en le faisant réfléchir… sur dieu !

L’ouvrage est complété par un discours que prononça E.C. Tubb à la 28e convention mondiale de science-fiction de 1970, tenue à Heidelberg, et dans lequel, en interaction avec son public, il faisait l’éloge de l’esprit des pulps et critiquait les efforts de certains (la new wave britannique était clairement visée) de vouloir rapprocher la SF de la littérature générale, n’épargnant ni le film 2001, ni l’insistance de certains auteurs à utiliser le sexe dans leurs fictions, en un écho certain d’un conflit de générations...


Pour commander Dimension E. C. Tubb 2 suivez le lien vers les éditions Black Coat Press !

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