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Par la mer et les nuages

dimanche 9 septembre 2018, par Maestro

Laurent WHALE (1960-)

France, 2018

Critic, collection Science-fiction, 530 p.

Par la mer et les nuages, sous-titré « La saga Costa », est donc le troisième volet de ce qui devient provisoirement une trilogie post-apocalyptique, après Les Etoiles s’en balancent (édité d’abord par Rivière blanche, puis repris chez Critic et même Folio SF) et Les Damnés de l’asphalte. Cette fois, l’action se déplace au début du XXIIe siècle, et si l’on retrouve la plupart des protagonistes des deux épisodes précédents, ils sont nettement plus âgés, laissant les jeunes générations jouer un rôle majeur. Parmi elles, Vince, le petit-fils de Tom Costa, lui aussi passionné par la conduite aérienne, ou Ciel, le fils adoptif de Cheyenne, l’ancien hors-mur devenu civilisé.

Les deux oasis que sont Pontault et Port-Leucate sont à présent menacés dans leur survie même. Les conséquences de la dégradation croissante des anciennes centrales nucléaires, entre autres, génèrent une pollution alarmante, mettant en péril la possibilité de se nourrir, tandis que les radiations qui saturent l’air multiplient les naissances anormales. Les vétérans ont donc mis au point un plan ambitieux : fuir la vieille Europe, afin de rallier une Amérique du sud qui, avant que le monde ne sombre dans le chaos, avait rompu avec l’énergie de l’atome. Pour ce faire, une première expédition à travers l’Atlantique est prévue, renouant avec l’esprit d’aventure de Christophe Colomb, et affrontant des dangers différents mais comparables dans leur intensité. Un dirigeable, récupéré dans la région parisienne, et deux catamarans retapés du côté de la Méditerranée emporteront donc les plus courageux. Mais entre les tentatives de sabotages, les ultimes offensives des hors-murs, les pirates de toutes sortes, les animaux marins plus nombreux que jadis, les problèmes techniques et la question de l’approvisionnement en carburant, ces nouveaux Argonautes auront fort à faire pour survivre et atteindre leur objectif…

Laurent Whale mène son récit pied au plancher, et le lecteur a à peine le temps de reprendre son souffle que de nouvelles péripéties s’enchainent. On pourra trouver le principe un peu trop systématique, il n’empêche que l’efficacité est au rendez-vous, comme dans une bonne série télévisée. La vaste galerie de personnages est récapitulée en début d’ouvrage, afin de mieux s’y retrouver (des portraits crayonnés de chacun auraient sans doute facilité encore davantage la mémorisation, voire l’identification), et comme dans les épisodes antérieurs, les chapitres sont parfois précédés de documents divers éclairant les événements ayant conduit à l’effondrement de la civilisation. Parmi les développements les plus gouleyants, l’élection en France d’un président d’extrême gauche, et les diatribes d’une certaine Giulia Sarkozy-Valls (sic), plus extrême que droite… Autre élément intéressant, le point de vue proposé à un moment, de l’intérieur d’un clan de hors-murs, ce qui permet de manifester une vraie (mais brève) empathie à l’égard de ces humains condamnés, comme tous les autres, à survivre.

Plus de focales alternatives de ce type auraient été bienvenues, tout comme la découverte d’autres communautés, d’autres sociétés nouvelles, ainsi qu’avait su le faire Les Damnés de l’asphalte, en dehors justement de la Terre du Levant qui permet de retrouver certains des ennemis les plus farouches découverts dans ce second roman. Autant d’attentes pour le prochain volet de la saga Costa, clairement annoncé en conclusion de Par la mer et les nuages.

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