Le météore de Sibérie

Jean-Pierre ANDREVON (1937-)

France, 2005

Black Coat Press, collection Rivière blanche, 176 pages.
ISBN : 1-932938-34-1

Ce court roman du vétéran Andrevon prouve une fois de plus, comme pour Le village qui dort quelques années auparavant, que même dans un format resséré, l’auteur est capable de trousser une histoire prenante et efficace. Au début du XXIème siècle, un mystérieux météore s’écrase en plein cœur de la Sibérie, là même où, en 1908, un autre aérolithe s’était désintégré, provoquant d’immenses dégâts naturels et générant bien des mythes sur sa nature.

Dans un contexte bien connu de prise en charge de la catastrophe par les militaires, Andrevon suit les efforts de trois collègues journalistes désireux d’en savoir plus sur cet événement. Parmi eux, un français, Marc Lucciani, quelque peu désabusé par son métier et les cortèges d’horreurs qu’il photographie, au dernier rang desquels la guerre en Tchétchénie. Au sein de ce cadre particulièrement hostile de la taïga sibérienne, très concrètement rendu par Andrevon, l’expédition vire au cauchemar, avant qu’une rencontre angélique n’apporte un peu de chaleur dans le calvaire de Lucciani.

Tous les éléments sont alors réunis pour aboutir au dénouement, dans la plus belle tradition des savants fous, en un mélange d’avertissement devant ce nazisme rampant qui contamine toutes les démocraties contemporaines et les désastres écologiques d’une grande puissance (les ravages des radiations sont une transparente allusion à l’accident de Tchernobyl, d’ailleurs cité dans le récit). Un divertissement sympathique, mais moins jubilatoire que L’affaire du calmar dans le grenier dans la même collection.