LES MAITRES DU MONDE

Stuart ORME (1954-)

Etats-Unis, 1994, The Puppet Masters

Eric Thal, Julie Warner, Donald Sutherland

Parce que les médias locaux ont signalé l’atterrissage d’une soucoupe volante pour annoncer le lendemain que c’était un canular alors que deux agents fédéraux ont disparu dans une mission de routine, le directeur du Bureau d’Intelligence Scientifique fait lui-même le déplacement dans l’Iowa en prenant soin de se faire accompagner par Mary Sefton, une exobiologiste de la NASA, et d’un agent de terrain en la personne de son propre fils, Sam. Rapidement, le trio rencontre d’autres détails qui clochent parmi lesquels le désintérêt manifeste des individus de sexe masculin, même ceux en âge de puberté, pour le décolleté plongeant de Mary Sefton. Lors d’une visite au directeur de la télé locale, ils découvrent caché dans le dos de celui-ci une créature étrange qui semble contrôler totalement l’humain en plongeant un appendice au coeur du cerveau. Une fois la mesure du danger prise, c’est une invasion extra-terrestre qu’il faut contrer.

Le thème est un vieux classique de la SF, même en 1951 quand Robert Heinlein écrit Marionnettes humaines le roman sur lequel s’appuie le film. En dépit de bonnes idées et d’effet spéciaux corrects en ce qui concerne les envahisseurs, le film de Stuart Orme est cependant peu soigné parce qu’il manque de rigueur. Ainsi Jarvis, le premier humain contaminé et capturé, souffre d’un état de manque quand il est libéré de son parasite mais cet état ne se retrouve à aucun autre moment du film, surtout pas chez les héros Sam et Mary quand ils sont à leurs tours "capturés". De même, l’étrange réaction de Jarvis avec sa perfusion n’est pas expliquée et on peut se demander à quoi elle sert. Il y a aussi quelques petits détails manifestant les limites (ou l’absence) de la contribution militaire au film.

Dans l’ensemble, les grandes lignes du livre d’Heinlein sont présentes : la capture de Sam, la tentative de prise du pouvoir (quoique différente), l’échec de l’intervention militaire, l’idylle entre Sam et Mary. Tous les aspects comiques du livre ont cependant été retirés comme l’opération "Dos nus" sans doute parce qu’ils auraient posé des problèmes de certification. De même, le matchisme est passé à la trappe, tout comme l’aspect futuriste sans doute trop onéreux, Heinlein ayant situé son roman en 2007 et ajouté tout un tas de gadgets futuristes. En définitive n’est conservé que la dimension thriller de Marionnettes humaines. En revanche quelques poncifs ont été ajoutés comme le duel final entre père et fils mais qui peureusement se finit bien.

Sur un livre mineur a donc été fait un film encore plus mineur mais autorisé celui-là à la différence du film de Bruno VeSota en 1958 (The Brain Eaters) qui s’était passé de l’autorisation de l’auteur.