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Tempête solaire
L’odyssée du temps 2
samedi 19 mars 2011, par
Arthur C. CLARKE (1917-2008) et Stephen BAXTER (1957-)
Grande-Bretagne, 2005, Sunstorm
Bragelonne, 2011, 384 p.
ISBN : 978-2-35294-454-6
Après L’œil du temps, qui nous projetait sur une Terre alternative, patchwork de différentes époques de l’histoire humaine, Tempête solaire revient au point de départ de cette trilogie, l’année 2037.
Bisesa, une des militaires qui s’était retrouvée emportée dans cette aventure, est de retour à Londres, le lendemain de sa disparition en Afghanistan. Au même moment, une tempête solaire de grande envergure secoue la planète, provoquant d’importants dégâts. Les conclusions des scientifiques, en particulier du jeune surdoué Eugène Mangles, du vétéran Mikhaïl Martynov -tous deux en poste sur la Lune- et de l’astronome royale Siobhan , sont accablantes : dans un délai de cinq ans, le soleil connaîtra une telle tempête que toute vie sur Terre sera annihilée. Quel est donc le lien entre l’anomalie apparue subitement à la surface du soleil et les Premiers-nés, architectes de l’étrange expérience de L’œil du temps ?
Comme toujours avec deux auteurs aussi expérimentés, le roman se lit bien, les explications scientifiques sur la nature et le fonctionnement de l’astre solaire étant particulièrement détaillées. Les personnages sont brossés à grands traits, mais Clarke et Baxter prennent le soin de parsemer l’intrigue d’éléments multiples permettant de mieux saisir ce proche avenir. On retrouve certains de leurs thèmes de prédilection, les infrastructures ambitieuses (Les fontaines du paradis) et l’idée d’une espèce extra-terrestre démiurge pour le premier, le substrat scientifique poussé et la gestion d’une catastrophe planétaire pour le second. Certains éléments seront d’ailleurs réutilisés pour Déluge, telle cette omniprésence des femmes aux postes politiques majeurs…
Fidèles à une vision optimiste de l’évolution, qui voit l’humanité prendre collectivement ses responsabilités, ils prolongent le plus souvent des tendances actuelles, sans fournir nécessairement d’explications précises : l’UE a ainsi cédé la place à l’Union eurasiatique, dont le centre semble être Moscou, avec un système politique d’apparence fédérale ; l’internet a été remplacé par Aristote, une véritable intelligence artificielle qui gère la vie quotidienne d’une population mondiale pour laquelle tout semble s’être amélioré (l’UNESCO ayant équipé d’un téléphone portable tous les humains à compter de 12 ans : le cauchemar !) ; les différentes religions paraissent s’orienter vers un syncrétisme général, leur caractère majoritairement positif étant même souligné ; tous les êtres vivants sont désormais dotés d’une personnalité juridique…
Prenant, Tempête solaire l’est assurément, en dépit d’une question lancinante : si les Premiers-nés souhaitaient tellement éradiquer l’humanité, pourquoi n’ont-ils pas utilisé de solution plus expéditive ?