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Voyage au centre de la Lune
samedi 5 octobre 2013, par
Dessin : Gil FORMOSA (c. 1959-)
Scénario : Randy LOFFICIER (1954-) & Jean-Marc LOFFICIER
France, 2005
Albin Michel, 48 p.
Après un second volet plus mitigé, la trilogie de Robur (qui appelle en conclusion une suite dont on espère qu’elle ne sera pas compromise par des ventes jugées insuffisantes) se termine en apothéose. Graphiquement, les reproches que l’on avait pu faire à Gil Formosa ne sont désormais plus de mise : ses artéfacts, vaisseaux en particulier, n’ont plus rien d’artificiel, et les plans larges illustrant les combats d’ensemble possèdent un grain coloré qui les rapproche quasiment de certains tableaux de l’école flamande.
Le scénario continue d’incarner un athénor littéraire, puisque l’on retrouve ici l’Antinéa de Pierre Benoît, lien logique avec les vestiges de l’Atlantide évoqués dans 20 000 ans sous les mers, ainsi que le dragorek, la force destructrice imaginée par B.R. Bruss dans …Et la planète sauta. Plus étonnant, Randy et Jean-Marc Lofficier ne se cantonnent pas au patrimoine littéraire français essentiellement antérieur à la Seconde Guerre mondiale, ils opèrent également un clin d’œil appuyé à la science-fiction cinématographique. Les affrontements spatiaux aux abords de la Lune sont ainsi très proches de ceux de Star Wars (Le Retour du Jedi, par exemple), d’autant qu’un des personnages déclare qu’il a « un étrange pressentiment » (à l’instar de Han Solo). Une fois débarqués sur le satellite, les forces terrestres doivent résister à des créatures démesurées qui ne sont pas sans se rapprocher de celles de Starship Troopers (le premier et seul chef d’œuvre de la série, bien sûr).
L’action règne tous azimuts, avec une nette accélération des progrès technologiques qui se confirme, puisqu’en cet été 1933, le Berlin de Mabuse est annihilé par l’énergie atomique, démontrant au passage une brutalisation généralisé des deux camps en lutte. Cette offensive de l’humanité face aux forces sélénites se résout au cœur de la Lune, face à Sélène, la souveraine ennemie, au prix de trois rebondissements successifs d’importance, d’abord sur l’identité du fameux traître qui opérait déjà dans 20 000 ans sous les mers, ensuite sur les origines plus précises de Robur, enfin sur la nature du piège tendu aux Sélénites. On aurait toutefois aimé en apprendre davantage sur la Matrice. Cerise sur le gâteau, Voyage au centre de la Lune se termine sur un dénouement aussi inattendu qu’amer pour Robur.