LES MERCENAIRES DE L’ESPACE

Jimmy T. MURAKAMI (1933-)

Etats-Unis, 1980, Battle Beyond The Stars

Richard Thomas, Darlanne Fluegel, Sybil Danning, Robert Vaughn, John Saxon, George Peppard

Pour une fois, le titre français de cette production Roger Corman est bien plus franc que sa version originale, car Les Mercenaires de l’espace n’est ni plus ni moins qu’une adaptation des Sept mercenaires (Sturges, 1960) donc des Sept samouraïs (Kurosawa, 1954) au réalisateur duquel la planète Akir rend hommage.

Le très pacifique peuple de cette dernière est agressé par l’insatiable Sador et son armée de mutants. Faute de guerriers, il ne reste plus qu’à se soumettre ou mourir sous la puissance de feu de Sador. Shad, un jeune akirien, part recruter des mercenaires. Au gré de ses pérégrinations, il rencontre une jeune ingénieur, un cow-boy de l’espace alcoolique, un assassin, des clones, un trafiquant reptilien et une valkyrie, qui vont tous, pour des raisons qui leur sont propres, l’aider à abattre Sador au péril de leurs vies.

Même s’il a fallu condenser un peu - c’est bien connu les voyages spatiaux altèrent les durées -, c’est bien la même histoire que les Sept..., mais le scénario développe davantage la partie de recrutement avant de consacrer la dernière demi-heure au combat. Entre ces deux parties, se retrouvent aussi les liens qui se nouent entre les mercenaires et les Akiriens. Clins d’oeil ou hasard des carrières cinématographiques (malheureuses), Robert Vaughn endosse à nouveau le rôle qui était le sien en 1950 et George Peppard - alors Hannibal Smith en devenir - réussit cette fois à figurer au casting sans être supplanté par Steve McQueen qui n’avait pas postulé de toute façon et avait bien autre chose à penser en 1980.

Bien évidemment Roger Corman s’est aussi inspiré de Star Wars, dont le deuxième volet sort la même année, comme tend à le prouver non seulement l’armement de Sador qui évoque la capacité destructrice de l’Etoile de la mort, mais aussi le caractère inhumain de ce dernier qui se fait greffer des membres pris à ses victimes ou la petite dose de spiritualité instillée via le code religieux akirien. Le vaisseau de Sador rappelle les corvettes corelliennes à l’avant tandis que l’arrière ressemble davantage à un destroyer ou un croiseur impériaux. Car les maquettes et les effets spéciaux sont somme toute de bonne facture pour un film de série B, Corman y ayant paraît-il consacré un budget plus important qu’à son habitude.

Certes, Les Mercenaires de l’espace tente de profiter d’un effet de mode sans apporter quelque chose de nouveau, le scénario, comme ceux de tous les western, s’inscrivant bien dans le genre du space opera. Comme pour Star Wars, il s’agit bien plus de fantasy que de SF. Néanmoins, j’ai passé un moment sympathique à regarder ce nanard.