Accueil > CINECSTASY > M > THE MONSTER SQUAD
THE MONSTER SQUAD
Goonies avec des monstres dedans
samedi 1er février 2014, par
Fred DEKKER (1959-)
Etats-Unis, 1987
André Gower, Robby Kiger, Brent Chalem, Ryan Lambert, Stephen Macht, Duncan Regehr, Tom Nooman
Je suis persuadé que The Monster Squad réunit tous les éléments auxquels pensait J. J. Abrams quand il a réalisé Super 8 : des gamins montés sur BMX pour héros, des parents ou des adultes confrontés à la dure réalité du devoir professionnel ou des crises conjugales et l’aventure, ici fantastique, qui pointe son nez à la porte. The Monster Squad est peut-être un peu tardif et un peu trop caricatural pour avoir inspiré le créateur de Lost, qui devait être par ailleurs être un peu un adolescent attardé puisque le cinéma auquel il rend hommage dans Super 8, date plutôt de la deuxième moitié des années 80, mais c’est aussi la raison pour laquelle il remplit bien tous les critères. Simplement parce qu’il ressemble fortement aux Goonies.
Critère n°1 : un mythe fondateur. Tous les cent ans l’équilibre entre le bien et le mal est remis en cause et un médaillon devient l’enjeu pouvant faire basculer la lutte. Fin XIXe siècle, Van Helsing échoue à en prendre contrôle. Fin XXe siècle, une bande de gamins, fans d’histoire de monstres, se voit offrir un livre en allemand par la mère de l’un d’entre eux interprétée par Mary Ellen Trainor, la même actrice qui jouait le rôle de mère d’un des héros des Goonies. Dans ce film il y avait une carte en espagnol, ici il y a un livre en allemand. Il faut donc recourir à un traducteur et fort heureusement il y a le vieux monsieur effrayant de la vieille maison qui s’avère bon pâtissier et en connaître un morceau en matière de monstres. Car le livre annonce la réapparition du médaillon et une nouvelle lutte entre le bien et le mal comme par hasard demain soir.
Critère n°2 : des méchants qu’il faut battre dans une course au trésor. Sans doute l’objectif de la production était-elle de réunir dans un même film les sommités de la galerie des horreurs avec Dracula en chef de bande, avec le monstre de Frankenstein, une momie évadée du musée, un loup-garou et la créature du lagon noir.
Critère n°3 : tous les méchants ne sont pas méchants. Le monstre de Frankenstein, envoyé en éclaireur pour éliminer les gamins, gagne l’affection d’une petite fille et devient leur copain. On repensera au Sinok des Goonies avec intérêt ; c’est encore une fois le Sinok qui change de camps.
Critère n°4 : dans la bande de gamins, il y a un petit gros qui est la victime des vexations de la cour de l’école mais qui va s’affirmer dans l’épreuve, et un gars plus mâture, plus intéressé par les filles que par les monstres. La fille en revanche, ici la sœur d’un des gamins, quoique particulièrement sexy, est loin d’être l’écho de la demoiselle des Goonies.
On nage en plein pop-corn movie, quelque part entre la culture cinématographique de drive-in et le cinéma de divertissement des années 80. Le scénario ne s’embarrasse pas des détails (comment les gamins ont-ils localisé la maison ? Comment le médaillon est-il arrivé là ?), mais fonce pour boucler le tout en un peu moins de 80 minutes, c’est dire. Cette version Goonies avec des monstres dedans ne vaut pas l’original. Ça se regarde néanmoins...