Accueil > TGBSF > B- > La Belgariade
La Belgariade
histoire d’allers et de retours
dimanche 5 février 2017, par
David EDDINGS (1931-2009) & Leigh EDDINGS (1937-2007)
Etats-Unis, 1982-1984, The Belgariad
1ère édition française, 1992
J’ai lu une première fois La Belgariade quatre ans après son édition en France. A l’époque j’avais littéralement dévoré les cinq volumes qui la constitue. Presque un quart de siècle s’est écoulé depuis et je mesure bien que sa parution a été les prémices du succès et de la déferlante éditoriale qui se sont produits un lustre plus tard accompagnant la sortie de l’adaptation du Seigneur des anneaux par Peter Jackson - ce que je ne pouvais deviner bien évidemment en 1994. Je comprends aussi parfaitement qu’écrite entre 1982 et 1984, La Belgariade se situe dans les tous premiers livres de Fantasy d’un âge d’or du genre, héritier de la préhistoire que sont les oeuvres de Howard et de Tolkien, peut-être quasiment la seule fantasy que j’ai lue avant d’ailleurs à quelques exception près comme des romans de Marion Zimmer Bradley et peut-être Moorcock.
Ceci pour dire que je me suis lancé dans la relecture de cette pentalogie, je l’ai fait avec un oeil forcément plus mâture (enfin j’espère !) mais surtout avec la conscience que je risquais d’être déçu par quelque chose qui aurait mal vieilli bien que figurant parmi les ancêtres du genre. Qui se laisserait tenter par cette lecture ne doit pas oublier de quand date sa rédaction. Je tiens enfin à avertir le lecteur éventuel que La Belgariade présente une différence notable avec les œuvres du genre qui lui sont contemporaines : l’humour de rôliste ou humour gros bill.
La Belgariade est l’histoire d’un jeune garçon qui vit dans une ferme avec sa tante Pol et qui ignore qu’il est Le pion blanc des présages, promis à jouer un rôle décisif en vertu d’une mythologie et d’une prophétie dont il ne connaît que les contes narrés par le vieux Garath qui vient rendre visite de temps à autre. Mais voilà que le vol d’un objet lointain le précipite avec sa tante, le vieux Garath et le forgeron Durnik sur les chemins dans une course poursuite durant laquelle il apprend à mieux connaître sa tante et rencontre des princes appartenant à tous les royaumes de l’Ouest du continent qui vont se joindre à lui, tous étant très inquiets du réveil prochain d’un dieu.
Un élu, une compagnie, une quête, de la magie, un objet puissant, des dieux voilà autant d’ingrédients, montrant l’influence du Seigneur des anneaux, et qui se retrouveront fréquemment dans les romans de fantasy. De là à dire que David Eddings a été un précurseur du genre qui aurait établi un lien entre Tolkien et la fantasy américaine serait un pas vite franchi auquel je ne me risquerai pas étant ignorant de l’état de l’édition de la fantasy américaine en 1982 et cherchant encore à comprendre ce qui peut pousser un . Difficile cependant de ne pas relier La Belgariade à la vogue du jeu de rôle consécutive à la sortie de Donjons & Dragons en 1974 en raison surtout du fréquent recours de Eddings à un humour facile quant au goût prononcé pour la bagarre de ces personnages (le parallèle le plus évident qui me vienne à l’esprit pour illustrer cet humour serait l’appétit d’Obélix envers les légionnaires romains) et la vision des rapports hommes/femmes, autant d’humour qui n’avait pas que peu contribué à mon plaisir de lecture.
Vingt ans après, cela reste amusant, mais sans doute beaucoup moins pour l’adulte mûr que je suis. La relecture m’a aussi permis de prendre du recul sur l’organisation général de l’ouvrage qui franchement m’a semblé un peu n’importe quoi : la présence d’une carte au début du livre pousse à reconstituer les trajets évoqués... qui rapidement sans complétement illogiques et multiplient les allers et retours d’abord Nord-Sud puis Ouest-Est. Si dans les trois premiers tomes, ces trajets sont suivis pas à pas, les deux derniers les abrègent considérablement fort heureusement. Dès lors j’ai mieux compris la rapidité avec laquelle j’avais lu la première fois : le côté novateur pour moi, l’humour et la simplicité du récit forment un cocktail efficace pour une lecture de détente et une légèreté qui manque parfois à la fantasy
Ma deuxième lecture fut encore plus rapide mais moins amusante.
Titre original | Titre français |
---|---|
Pawn of Prophecy, 1982 | Le Pion blanc des présages, 1990 |
Queen of Sorcery, 1982 | La Reine des sortilèges, 1990 |
Magician’s Gambit, 1983 | Le Gambit du magicien, 1991 |
Castle of Wizardry, 1984 | La Tour des maléfices, 1991 |
Enchanters’ End Game, 1984 | La Fin de partie de l’enchanteur, 1992 |