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Métro 2034

dimanche 12 novembre 2017, par Maestro

Dmitry GLUKHOVSKY (1979-)

Russie, 2009, Метро 2033

Le succès conséquent rencontré par Métro 2033 devait presqu’inévitablement engendrer une suite, baptisée sans grande originalité, mais avec le mérite de la clarté, Métro 2034. Toutefois, Dmitry Glukhovsky ne choisit pas de prime abord la facilité narrative, même si au final, la lecture de ce second volet ne possède pas la force déclinée par celle du premier...

Pas d’Artyom, le héros du premier volet, dans toute la première moitié du livre, et il ne fait du reste dans l’ensemble du roman qu’une brève apparition symbolique. A la place, le lecteur retrouve un personnage secondaire de Métro 2033, Hunter, apparemment revenu d’entre les morts, et qui semble habité tout entier par son obsession de les multiplier. D’abord résident d’une station isolée, au sud de la Hanse, il choisit de s’associer avec Homère, ancien conducteur de métro hanté par les images de son passé d’avant la catastrophe et devenu par passion écrivain en herbe. L’occasion pour l’auteur de développer un des points forts de son univers, sa mythologie. Homère, en effet, souhaitait initialement devenir le chroniqueur de ce monde souterrain, rassemblant tous les documents papiers possibles, mais il a rapidement compris que pour acquérir une vie prolongée, ses récits devaient devenir des légendes, et comme son pseudonyme le révèle, il rêve de créer une véritable épopée métropolitaine, dont les héros seraient Hunter et la jeune Sacha.

Homère et Hunter, en effet, en poursuivant leur objectif d’élucidation de disparitions répétées de caravanes, se sont lancés dans une odyssée à travers le métro au cours de laquelle ils rencontrent Sacha, jadis exilée avec son père, ce dernier venant finalement de rendre l’âme. C’est donc ce trio qui constitue le cœur de Métro 2034, auquel vient par la suite s’agréger Leonid, musicien et jouant avec la vie une partition tout en légèreté ; là où Métro 2033 posait un cadre, de manière assez brillante, sa suite développe quelques personnages, à travers une possible rédemption et un constat toujours aussi déprimant sur une nature humaine intangible et inaméliorable, en négligeant pour l’essentiel l’approfondissement du réseau métropolitain (à l’exception de quelques stations, un peu superficielles, à l’image de la fameuse ligne Rouge). Dmitry Glukhovsky décline en effet peu de nouveautés : on retrouve ces stations peuplées de créatures mutantes ou d’entités brumeuses, la peur d’épidémies foudroyantes, les hallucinations psychiques, etc…

Un dernier mot concernant l’édition française du livre : le papier marque ici sa supériorité sur le numérique, car si la publication en format traditionnel possède, comme pour Métro 2033, de splendides cartes en couleur du métro moscovite, son alter égo numérique en est totalement dépourvu, même en noir et blanc, à la seule exception, fort limitée, des têtes de chapitres.

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