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Le Sang des héros

dimanche 18 novembre 2018, par Maestro

Cyril DURR

France, 2017

Netsiveqnen, coll. "Fractales / science-fiction", 345 p.

Avec son premier roman, Cyril Durr s’attaque à un sujet risqué, car déjà parcouru maintes et maintes fois : celui des super-héros. Il l’avait d’ailleurs déjà abordé avec Sergio Yolfa dans la bande dessinée parodique The Gutter. Un peu comme dans Les Brillants, de Marcus Sakey, les siens sont apparus sans réelle explication, à l’heure de l’âge atomique, dotés de pouvoirs extrêmement variés. Embrigadés par le pouvoir politique et militaire, celui des Etats-Unis principalement, le pays étant celui dans lequel ces apparitions sont les plus nombreuses, ils ont même été capables de changer l’histoire. Kennedy a en effet, grâce à leur soutien, écrasé la menace communiste en URSS et à Cuba, vitrifiant au passage l’Europe occidentale, victime des frappes soviétiques. C’est donc un monde encore plus américanisé, où agissent des « terroristes » communistes et islamistes, que celui du Sang des héros.

Comme chez les X-Men, les personnages principaux de Cyril Durr sont des adolescents souvent en rupture avec leur milieu familial. Amber, capable de voler, a ainsi perdu ses parents et son frère dans un accident ; Terry, doté de capacités psioniques, n’a plus qu’un père alcoolique ; et puis il y a Ebe, le métamorphe, Mike, le colosse, et Kiera, aux sens à l’acuité sur-développée, y compris le sixième. Tous ces individus se retrouvent à Powertown, un camp de l’armée, spécialement conçu pour enrôler et former les supra-humains. Mais ils doivent faire rapidement face à l’hostilité de Timothy Millart, un télépathe qui a déjà plongé sa mère dans un coma définitif. Le conflit devient rapidement ouvert, et se termine provisoirement par un drame. Dès lors, le groupe d’Amber et de ses amis n’a plus qu’un objectif : retrouver Millart, passé aux mains de l’Unité spéciale, la police secrète des supra-humains du fait de ses énormes capacités, afin de le punir d’une manière drastique. Ils réussissent pour cela à s’attirer l’aide du superviseur télépathe du camp, Blitz, un autiste cinéphile et asocial.

De par son choix de personnages adolescents, les états d’âme qui sont les leurs, le caractère parfois sommaire des seconds rôles (le lieutenant Moore, symbole par excellence de la bêtise crasse de l’armée), et ce fil rouge de la vengeance, Le Sang des héros semble destiné en priorité à un lectorat jeunesse. Un lectorat relativement averti, néanmoins, en raison du côté parfois raide des descriptions. Ce qui manque par ailleurs à une prose relativement efficace mais d’un abord simple, ce sont de plus amples développements sur le passé des supra-humains, les causes de leur apparition en aussi grand nombre (on est loin des cas isolés de Xabi Molia dans Les Premiers), ou les divergences plus profondes de cette Terre uchronique. Il n’empêche, la dimension tragique, voire mélancolique de ce monde – la multiplication des super pouvoirs, ainsi que le formule un des personnages, n’a fait que le rendre plus dur – permet de conclure le roman sur une note positive.

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