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2036 ORIGINE INCONNUE

dimanche 19 avril 2020, par Maestro

Hasraf DULULL

Royaume-Uni, 2018

Avec Katee Sackhoff, Steven Cree, Ray Fearon.

Voilà encore un film qui, tel L’Odyssée ou Interstellar, s’inscrit dans la filiation directe de l’incontournable 2001, l’odyssée de l’espace. En 2030, une première expédition terrienne est envoyée vers Mars en 80 jours seulement, grâce à un procédé révolutionnaire. Un début de film qui fait le choix, en grande partie déshumanisé, de ne filmer que le voyage de ce vaisseau, avec en fond sonore les échanges radio entre les astronautes et le centre de contrôle. Toutefois, cette expédition se termine par un accident inexpliqué, motivant, six ans plus tard, la gestion d’une nouvelle expédition par une IA, sans explorateur humain.

Une jeune femme est toutefois présente dans le centre de contrôle pour échanger avec ARTI, la fameuse IA. Mackenzie doit cependant supporter le dessaisissement croissant de ses responsabilités vis-à-vis de l’intelligence mécanique, en plus des consignes données par sa sœur, sa supérieure hiérarchique, avec qui les relations sont tendues (leur père figure d’ailleurs au nombre des victimes de la première expédition martienne). L’exploration à distance de Mars entre dans une nouvelle phase lorsqu’un des rovers tombe sur un artéfact, un gigantesque cube noir.

La parenté de ce cube avec le célèbre monolithe de Clarke et Kubrick est patente, bien sûr, d’autant que son comportement a de quoi surprendre : il est en effet capable de se téléporter de Mars en Antarctique, avant d’expliquer la genèse de l’IA… Le choix fait d’une gestion de l’exploration spatiale par le biais d’une IA permet, quant à lui, de ne pas déployer un casting humain particulièrement étendu. C’est bien simple, le film repose essentiellement sur le personnage de Mackenzie et ses échanges avec ARTI, là où la présence d’une équipe aurait tout de même été plus crédible.

Il y a par ailleurs, dans 2036 Origine inconnue, des maladresses liées au caractère artificiel de certains aspects du film : artificiel, le rendu de certains effets spéciaux dont la nature d’images de synthèse est par trop visible ; artificiel, l’échange entre les deux sœurs au sujet de la supériorité ou non de l’IA sur l’humain, un débat qu’elles ont nécessairement déjà eu par le passé et dont la resucée est donc bien peu crédible dans un contexte d’urgence. De même, lorsque Mackenzie et un autre scientifique dont elle a sollicité l’aide veulent s’entretenir à l’abri des capteurs d’ARTI, visiblement présents partout, ils le font en se retirant… dans un coin de la salle de contrôle !

Tout cela, et plus encore, manque cruellement de cohérence. Outre 2001, le scénario semble fortement influencé par Le Jour où la Terre s’arrêta – avec sa condamnation de l’espèce humaine d’un pessimisme outrancier – Contact – pour une partie du final – et même l’idéologie transhumaniste, avec la nouvelle chance accordée à une humanité… numérique. Mais ce ne sont pas les effets visuels de la fin du métrage, jouant sur la pupille de l’héroïne pour déboucher sur des horizons cosmiques, qui suffisent à faire un nouveau 2001 : 2036 Origine inconnue sera sans doute vite oublié, de par son manque de crédibilité et d’originalité.

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