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TERMINATOR

Sarah Connor ?

vendredi 5 janvier 2001, par Palplathune

James CAMERON (1961-)

Etats-Unis, 1984, The Terminator

Arnold Schwarznegger, Linda Hamilton, Michael Biehn

Terminator, c’est ce que peut donner de meilleur la série B (il suffit de regarder le nombre de film qui l’ont imité). Et pourtant, le challenge n’etait pas gagné. Le réalisateur, un certain James Cameron, (ça vous dit quelque chose ? Soit dit en passant, il a les mêmes initiales que Jesus Christ, ça n’a rien à voir mais personnellement je trouve ça marrant !), n’était qu’un simple technicien en effet spéciaux chez Roger Corman (le pape de la série B), et n’avait réalisé qu’un seul film : le très modeste Piranhas II (1982). De même aucun membre du casting n’avait vraiment éclaté à ce moment là (seul Schwarzie avait acquis un peu de célébrité grâce à Conan le barbare (1981)), mais Terminator est justement la réunion de talents nouveaux sous la houlette d’un futur grand, aussi à l’origine du scénario.

Dans le futur, la guerre entre machines et Hommes est féroce. Deux personnes issues de ce monde sont envoyées en 1984, grâce à une machine à remonter le temps. L’une d’entre elles, une machine, est chargée de tuer Sarah Connor, la mère du futur leader de la résistance humaine. L’autre, un homme, est chargée de la protéger.

Terminator, c’est la recherche de l’efficacité maximale. Très vite, les enjeux principaux sont connus et après un suspense rapidement résolu (qui va tomber sur Sarah Connor en premier ?), le film vire à la course poursuite non-stop, menée à 200 à l’heure. Les scènes d’action ne sont pourtant pas si nombreuse (environ 3) mais marquantes par leur longueur et leur brutalité. Le montage et la réalisation très nerveux participent pour beaucoup dans leur efficacité. Le massacre du commissariat en est l’exemple le plus frappant : un morceau de bravoure qui conserve toute sa force aujourd’hui. De la violence âpre, sans fioriture ou effet de style, qui permet d’ancrer l’histoire dans le réel. Tout le film se place d’ailleurs dans une optique réaliste. Ainsi, on ne relève aucune arme futuriste ou gadget détonnant dans le Los Angeles de 1984. Même le cyborg bénéficie d’un traitement visant à le crédibiliser. Ne le voit-on pas en train de se rafistoler après un affrontement difficile ? La façon dont est utilisé ce personnage est exemplaire à plus d’un titre : ses premières apparitions sont très théâtrales (son arrivée à Los Angeles ou chez la première Sarah Connor), son côté froid et déterminé inquiétant à souhait et ses capacités physiques hors du commun imprésionnantes. Le tueur parfait en somme, et donc un méchant de grande classe. Le choix de Schwarzenegger pour le personnifier s’avère judicieux car, si on ne peut guère parler de performance d’acteur (rester inexpressif, à peu près n’importe qui peut le faire, regardez Steven Seagal !), son physique permet de bien exprimer le côté "danger permanent" du personnage. A noter que les effets spéciaux reprennent la relève avec beaucoup d"efficacité à la fin du film.

Mais surtout, outre ces puissantes scènes d’actions, Terminator raconte une histoire, ce qu’ont eu tendance à oublier certains copieurs ! Une histoire qui plaira à nous, les amateurs de bonne S.F. puisqu’on y trouve une utilisation intelligente du paradoxe temporel (certes pas révolutionnaire mais bien pensé, et rarement illustré de façon satisfaisante au cinéma) et un futur pessimiste mais crédible (illustré de façon toujours aussi réaliste par Cameron au cours de deux rêves (!) de Reese). Et plus surprenant, une histoire d’amour (quoiqu’en regardant de près la filmographie de Cameron, on remarque qu’il y a toujours une histoire d’amour) puisque ce sont les sentiments que partagent Kyle Reese et Sarah Connor, apanage des êtres humains, qui leur donnait la force de vaincre l’invincible machine. d’où ces scènes intimistes touchantes, au milieu de cet orage de violence, qui doivent beaucoup de leur réussite aux acteurs, Michael Biehn en tête. C’est par cet aspect que le film se distingue de simples "actiones" efficaces.

Cameron essaiera de poursuivre sa logique dans le 2e volet (Terminator 2 : le jour du jugement, 1991), la machine comprenant les émotions humaines mais il le fera avec moins de brio, par un traitement trop B.D., par rapport à ce premier film. Que ce soit dans l’action, les sentiments ou la S.F., Terminator parvient malgré ses faibles moyens à atteindre une efficacité maximale. Du très bon boulot. Alors, un petit conseil, privilégiez la vision du premier Terminator, plutôt que du second opus.

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