Accueil > CINECSTASY > O > OVERLORD

OVERLORD

dimanche 22 septembre 2019, par Maestro

Julius AVERY

Etats-Unis, 2018

Avec Jovan Adepo, Wyatt Russell, Jacob Anderson, Dominic Applewhite, Pilou Asbaek.

Overlord, produit par l’incontournable J.J. Abrams, et qui comprend au casting le fils de Kurt Russell, est un nouveau film sur ce sujet décidément intarissable que constitue la Seconde Guerre mondiale. Mais on est loin ici du Dunkerque de Christopher Nolan. Non, Overlord est davantage un croisement étonnant entre Il faut sauver le soldat Ryan et Réanimator !

L’action se place quelques heures seulement avant le débarquement en Normandie. Un groupe de soldats américains doit être parachuté afin d’anéantir une antenne de brouillage radio placée dans le clocher d’un village normand, Ciel Blanc (sic). Le succès du Jour J en dépend ! Dès le début du métrage, on est plongé dans une action intense, qui n’est pas sans évoquer les premiers plans du Soldat Ryan : les militaires sont dans un avion au lieu d’une barge, mais subissent les tirs de la DCA, meurent en grand nombre, vomissent, font confiance à un fétiche religieux, et finissent, pour le personnage principal, Boyce, par chuter dans un lac avec son parachute, manquant de s’y noyer. Retrouvant quelques rares survivants du parachutage, Boyce, seul noir de l’équipe (la question du racisme est d’ailleurs plutôt négligée, alors que les Etats-Unis étaient encore dans une ère de ségrégation raciale affirmée ), tombe sur une jeune femme, Chloé, française (jouée d’ailleurs par une actrice bien de chez nous) et résidente du fameux village. Elle les y conduit et les héberge, avec son gosse de frère et sa tante malade.

Il y a, à certains moments de ce film, un vrai sentiment d’angoisse, proche de celui du cultissime Antre de la folie ; des images frappantes, également, de la forêt aux corps de parachutistes pendus aux arbres dans des teintes orangées, à la découverte de Ciel Blanc, évoquant des scènes médiévales et infernales, aux glaçantes expériences médicales. Les soldats alliés découvrent qu’en fait, le village sert aux nazis de réservoir à cobayes, alimentant les expérimentations pratiquées par un médecin nazi et visant à créer de super-soldats, sortes de zombies en pire. Lorsque Chloé est contrainte de subir les avances sexuelles de l’officier SS responsable des lieux – au jeu particulièrement fin et réussi, digne d’un Klaus-Maria Brandauer – le sang de Boyce ne fait qu’un tour, son intervention précipitant les événements. Tandis que par un malencontreux concours de circonstances, Boyce se retrouve en plein cœur du repaire nazi, ses camarades comptent se servir de leur prisonnier SS pour accomplir enfin leur mission initiale ; c’est sans compter sur des rebondissements décisifs…

Sans être un parangon d’originalité – la médecine nazie, propice à tous les fantasmes ! – Overlord tire plutôt habilement son épingle du jeu, fort d’une cohérence interne convaincante (même sur la localisation peu sûre d’un tel laboratoire d’avant-garde), d’un caractère gore affirmé et d’un rythme bien équilibré. Boyce, qui joue au départ le rôle de conscience morale, sentimentale même – représentant des minorités, il est très proche du seul soldat juif de l’équipe –, à l’image du héros du Tu ne tueras point de Mel Gibson, sort quelque peu de ce carcan, évitant ainsi un didactisme trop grossier.

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d'indiquer ci-dessous l'identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n'êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions'inscriremot de passe oublié ?