La peur géante

Stefan WUL (1922-2003)

France, 1957

Avec La peur géante, Stefan Wul s’attaque au genre du roman catastrophe, dans une veine proche de celle des anglais John Wyndham et John Christopher.

Au XXIIème siècle, l’humanité a atteint un niveau de civilisation qui lui permet de peupler les déserts et de transformer la mer Méditerranée en un gigantesque grenier agricole. Toutefois, deux cataclysmes successifs vont frapper cette société parvenue à une sorte d’apogée : la fonte de toutes les glaces de la planète, d’abord, donnant naissance à deux tsunamis colossaux qui balayent les continents du pôle nord et du pôle sud jusqu’à l’équateur ; la disparition de toute évaporation, ensuite, augmentant davantage encore le niveau des océans en même temps qu’il menace de sécheresse de nombreuses régions du globe. Mais les causes de ces drames sont tout sauf naturelles : leurs architectes sont en effet les Torpèdes, une espèce sous marine qui se lance à l’assaut de l’humanité, équipée entre autres des soucoupes volantes qui avaient commencé à faire parler d’elles une dizaine d’années avant la rédaction du roman.

Bien sûr, grâce à l’intelligence de l’espèce humaine, et au courage de Bruno, le héros sans peur et sans reproches, le péril sera écarté. On le voit, le propos n’évite pas le prévisible, et malgré quelques descriptions ne manquant pas de souffle (les catastrophes ou la cité des Torpèdes, avec ce terrible zoo humain), on ressort déçu du traitement proposé par Stefan Wul. L’extermination d’une grande partie des Torpèdes surprend même, de la part de cet humaniste, d’autant que leur agression, pour monstrueuse qu’elle ait été, avait comme cause les empiètements répétés de l’humanité sur leur domaine.