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CLOUD ATLAS

dimanche 25 décembre 2016, par von Bek

Tom TYKWER (1965-), Lana WACHOWSKI (1965-) et Andy WACHOWSKI (1967-)

Etats-Unis, 2012

Tom Hanks, Halle Berry

Il y avait un certain défi à adapter Cartographie des nuages avec sa construction en gigogne. Ce défi, la fratrie Wachowski et Tom Tykwer l’ont relevé avec brio, livrant une œuvre quasi symphonique aux enchaînements savamment travaillés, mais cependant différente du roman de David Mitchell.

Délaissant la construction en poupée russe, les réalisateurs-producteurs multiplient les aller et retours entre les six différentes histoires, passant de l’une à l’autre d’abord avec brutalité puis avec de plus en plus d’élégance grâce à d’habiles fondus enchaînés mettant en résonance des événements parallèles ou reliant des mouvements de caméras similaires d’une histoire à l’autre. Voulus au début de l’histoire pour dérouter le spectateur, les coq-à-l’âne visuels disparaissent mais étaient-ils vraiment nécessaires ?

De fait, ce mélange de six histoires n’en avait guère besoin pour dérouter au premier abord et le spectateur cherche les liens. Reliées entre elles, en toute fidélité au roman, par des marques distinctives peut-être trop discrètes et par des ponts formés ici par la musique de Robert Frobisher que redécouvre Luisa Rey, là par l’adaptation cinématographique des péripéties de Timothy Cavendish que Sonmi-451 regarde dans son lointain futur, elles ont aussi été raccordées par la distribution puisque les acteurs sont amenés à jouer un rôle dans plusieurs histoires [1]. Ainsi Halle Berry, tout comme Tom Hanks ou Hugo Weaving, n’endosse pas moins de six identités différentes parfois purement dans un rôle de figuration.

Outre l’adoption d’un assemblage complétement différent, les Wachowskis ont sensiblement modifié la trame de deux histoires. Dans Les Lettres de Zedelghem narrant les mésaventures du jeune compositeur Robert Frobisher, l’éviction d’un personnage jouant un rôle majeur dans la chute de Frobisher conduit à une simplification de celle-ci tout en évitant d’ajouter une actrice supplémentaire au casting. Mais c’est surtout L’oraison de Sonmi-451 dont l’esprit diffère complétement du roman, puisque, quoique tragique dans son dénouement, elle n’en est pas moins porteuse d’espoir une fois revue par la production. Dans l’ensemble, loin du pessimisme de David Mitchell qui avait eu à cœur de mettre en avant la dureté humaine, selon ses propres dire, et en dépit des conclusions dramatiques de certaines histoires, il se dégage du film Cloud Atlas une atmosphère plutôt optimiste. Cela n’a pas empêché le romancier de louer cette adaptation et la bonne compréhension de son œuvre qu’en ont eu les Wachowskis... Peut-être est-ce le point le plus négatif du film, si ce n’est le seul.


[1Un tableau sur la page wikipedia du film restitue la place de chacun dans chaque trame.

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