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Semences

samedi 12 décembre 2015, par Maestro

Jean-Marc LIGNY (1956-)

France, 2015

L’Atalante, collection "La Dentelle du Cygne", 416 p.

Semences vient conclure la trilogie climatique de Jean-Marc Ligny, entamée par AquaTM dans les années 1990 (le roman étant repris et développé au milieu des années 2000), et poursuivie en 2012 avec Exodes. Cette fois, l’action est catapultée plus loin dans l’avenir, probablement autour du XXIVe siècle. La Terre est désormais totalement métamorphosée par les conséquences d’un réchauffement climatique jamais maîtrisé, et la plus grande partie de sa surface est occupée par des écosystèmes rigoureux : désert à la chaleur tellement accablante que la vie humaine y est impossible en journée, zones semi-désertiques en proie à des tornades ou des pluies diluviennes, animaux sauvages qui prolifèrent, insectes mortels ou végétation nocive.

L’intrigue débute autour du pôle nord, là où Natsume et Hiroko, d’origine japonaise, ont trouvé refuge quinze ans auparavant, après que leurs parents aient disparu. Hiroko semble toutefois avoir été atteinte par la dengue, et sa longue agonie permet à la fois de se familiariser avec ce monde hostile à l’homme et de pousser Natsume à partir à la découverte d’autres terres. On le retrouve quelques chapitres plus tard, repéré par deux jeunes membres d’une tribu installée au bord de l’océan, vivant pour l’essentiel dans une caverne, en quasi-symbiose avec les fourmites, une variété de fourmis capable de davantage d’intelligence et d’une certaine capacité télépathique. Denn et Nao, après avoir promis de revenir et de se marier, se lancent donc dans une expédition visant à découvrir le paradis d’où serait venu Natsume, dont la seule trace est une peinture sur un foulard… La traversée du désert les conduira à rencontrer des nomades, puis, après avoir manqué de verser dans la captivité définitive, s’être enrichi de la jeune Marali, et échappé à l’emprise d’une ville d’irradiés, ils parviennent au bout de leur chemin grâce à un artéfact surgi du passé.

L’action est, comparativement à Exodes, nettement plus ressérée, quelques personnages seulement remplaçant la polyphonie antérieure, comme un reflet de la chute démographique subie par l’humanité. Dans l’hypothèse centrale de fourmis ayant franchi un stade supérieur de leur évolution, il y a une influence palpable du Clifford D. Simak de Demain les chiens, et plus généralement, on sent que les idées nouvelles sont ici limitées. L’univers post-apocalyptique mis en scène s’avère en effet relativement classique, avec ses communautés humaines souvent revenues en arrière sur le plan technologique, ses légendes sur les Âges Obscurs, et sa redécouverte d’un monde englouti. Une nouvelle religiosité a d’ailleurs vu le jour, centrée sur Mère-Nature, tant les risques environnants sont multiples, et le risque que court ce qui reste d’humanité, c’est l’extinction pure et simple, les naissances se faisant non seulement plus rares, mais également moins viables. Un pas de côté par rapport à cet avenir sombre et pessimiste pour une espèce humaine ayant fait son temps, il y a l’espoir -sans lendemain, car incarné par une femme seule- d’une vie possible en harmonie avec la nature, vie simple et totalement intégrée à l’environnement, presque invisible.

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