Accueil > TGBSF > N- > Le Nexus du Dr Erdmann
Le Nexus du Dr Erdmann
samedi 7 mai 2016, par
Nancy KRESS (1948-)
Etats-Unis, 2008, The Erdmann Nexus
Le Bélial’, coll. « Une Heure-Lumière », 2016, 160 p.
Les éditions Le Bélial’, qui nous avaient habitués à l’excellence de leur travail de publication, inaugurent, en ce début d’année 2016, une nouvelle collection ressemblant partiellement à la démarche de la collection « Dyschroniques » (chez Le Passager clandestin). « Une Heure-Lumière » souhaite en effet proposer des textes plutôt courts, nouvelle ou novella, un bon moyen de rendre la science-fiction plus accessible à un public intéressé.
Le Nexus du docteur Erdmann, lauréat du prix Hugo en 2009 dans la catégorie roman court, est également l’occasion de mettre en valeur une auteure étatsunienne restée souvent jusqu’à présent, aux yeux des amateurs, dans la seconde division du genre. Pourtant, certains de ses textes sont de véritables petits bijoux souvent primés, ainsi de L’Une rêve, l’autre pas, ou de celui dont il est question ici. L’action prend place dans une maison de retraite, aux Etats-Unis, dont un des pensionnaires, le docteur Henry Erdmann, est un physicien ayant participé à l’élaboration de la bombe H. Il est proche d’une des aides-soignantes de l’établissement, Carrie, ravissante jeune femme en pleine séparation d’avec un mari violent. Les questions commencent toutefois à affluer le jour où Erdmann est victime d’une onde de choc ressentie dans son cerveau, événement qui se répète et, surtout, qui semble toucher nombre d’autres pensionnaires… avant de provoquer de véritables drames.
Le Nexus du docteur Erdmann est un récit profondément humain, plein d’empathie sans jamais être larmoyant, dressant un tableau touchant de la diversité des personnes âgées réunies ici pour la dernière étape de leur vie, une commère, une croyante confite en dévotion, une ancienne danseuse de ballet, une hippie accro à la spiritualité orientale, etc... Quant au thème plus proprement science-fictif, il relève d’un thème transversal à l’ensemble du genre depuis ses débuts, celui de l’évolution, du passage à un stade supérieur de conscience, vers une forme de gestalt. Il est traité d’une manière plutôt originale, une façon de reprendre le sujet des Plus qu’humains de Theodore Sturgeon en faisant l’éloge de la vieillesse. Nancy Kress égale avec ce texte le talent de Robert Charles Wilson, ce qui n’est pas rien.