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Métro 2035

dimanche 21 janvier 2018, par Maestro

Dmitry Alekseïevitch GLUKHOVSKY (1979-)

Russie, 2015

L’Atalante, collection La Dentelle du Cygne, 601 pages, 2017.

Troisième et peut-être dernier volet de ce qui est devenu une trilogie, Métro 2035 renoue directement avec l’intrigue de Métro 2033, là où le second épisode s’avérait plus hétérodoxe. Nous redécouvrons donc Artyom, le héros grâce à qui le réseau souterrain avait été sauvé d’une possible invasion des Noirs. Deux ans ont passé, et Artyom n’est plus que l’ombre de lui-même.

Marié, il ne semble pas heureux en ménage, refusant à donner naissance à des enfants. A la place, il est littéralement obsédé par l’idée qu’il existe, quelque part à l’extérieur, des survivants menant une vie plus libre. C’est ce qui le pousse à sortir fréquemment, afin de tenter des communications radio, au risque de subir des doses délétères de radiations et de compromettre encore davantage tout espoir de reproduction. Le jour où Homère, un des personnages principaux de Métro 2034, arrive dans sa station afin d’obtenir son témoignage et de pouvoir écrire son épopée, Artyom apprend qu’un opérateur radio d’une autre station aurait justement capté les messages d’un groupe d’humains vivant à l’extérieur. Mirage ou réalité ? Toujours est-il qu’Artyom veut tout faire pour rejoindre ce témoin unique. Il se lance, accompagné d’Homère, dans les méandres du métro, au risque de faire revenir ses vieux démons.

Pas de grande surprise dans ce roman, mais la satisfaction de retrouver des lieux connus, sous un autre jour (si l’on ose dire), et de vieilles connaissances. De nouvelles stations sont ainsi révélées, que ce soit un gigantesque lupanar, une station presque totalement engloutie ou le havre d’un théâtre finalement bien peu libre (l’autocensure de ses responsables, très amusante, vaut-elle référence à la Russie de Poutine ?). Les microcosmes que sont le Quatrième Reich ou la Ligne Rouge sont également décrits de bien plus près, avec des surprises étonnantes (les nazis semblent en effet avoir opéré un aggiornamento). L’action ne manque pas, les morts s’accumulent, et on se demande à plusieurs reprises comment Artyom fait pour réussir à tenir encore debout ! Et toujours, les légendes et les fantasmes engendrés par ces cavernes post-apocalyptiques ne cessent de hanter les habitants, du Grand Dieu Ver ayant creusé les galeries aux Observateurs silencieux.

En fait, s’il y a un message à retenir de ce dernier volet (provisoire ?) de la trilogie, outre une confirmation d’un doute post-moderne qui confine au dégoût (sur les manipulations des puissants, l’illusion des idéologies), c’est que le passé n’est qu’une prison dont il faut impérativement se libérer. C’est autour de cette idée que s’articulent les principales révélations de Métro 2035, que ce soit sur le monde au-delà du réseau souterrain ou sur le vrai pouvoir qui règne dans ce dernier. Le dénouement du roman illustre bien le changement radical de paradigme, et même si une suite demeure envisageable, elle sera forcément très éloignée de l’univers oppressant du métro…

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