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BANDITS, BANDITS
mardi 2 octobre 2001, par
Réalisateur : Terry GILLIAM (1940-)
Année : Grande-Bretagne, 1981, Time Bandits
Acteurs : Craig Warnock, David Rappaport, Kenny Baker, Malcom Dixon, Mike Edmonds, Jack Purvis, Tiny Ross &, accessoirement : John Cleese, Sean Connery, Michael Palin, Ian Holm...
Que l’on se le dise une fois pour toute : un cavalier qui surgit hors de la nuit court vers l’aventure au galop. Sans aucun doute, le jeune Kevin, sujet de Sa Trés Gracieuse Majesté et de ses moins gracieux parents trop préoccupés par de basses préoccupations matériels et électroménagères, en est tout aussi conscient : n’a-t-il pas vu surgir de son armoire un chevalier en armure chevauchant son destrier noir et ne l’a-t-il pas entrevu disparaître dans une des photos qui orne le mur de sa chambre ? Mais si cette vérité prévaut pour un cavalier, est-elle valable pour un sextuplé de personnages souffrant d’achondroplasie et de cleptomanie ? Sans doute que oui car fuyant avec ces six nains voleurs devant une entité faciale lumineuse qui réclame une carte, Kevin se retrouve entraîné dans des aventures temporelles qui le confrontent à des personnages historiques et légendaires victimes des vols.
Avec Bandits, bandits, Terry Gilliam, digne représentant des anciennes colonies au sein de la bande des Monty Pythons, conjugue la loufoquerie et l’humour de ses condisciples qui participent au film, avec la fantaisie la plus débridée. En effet qu’il joue avec des personnalités historiques ou romanesques, telle que Napoléon Bonaparte (Ian Holm) décrit comme souffrant d’un complexe d’infériorité et pour lequel les critiques volent bas, ou telle que Robin des Bois (John Cleese) à la politesse et la gentillesse suintante et écoeurante, l’humour demeure, mais lorsqu’est évoqué le mythique Agamennon (Sean Connery) ou le monde des légendes, c’est le féerique et le romanesque qui l’emportent. Au prix il est vrai de quelques atteintes à la vérité historique ou mythologique : Agamennon ne tue pas le Minotaure, il faut rendre à Thésée ce qui lui appartient !
Nonobstant l’humour, et même grâce à lui, Terry Gilliam fait passer une critique de son monde. Critique évidente, lorsqu’elle porte sur le matérialisme de ses contemporains, décrié dans les personnalités des parents de Kevin comme dans celle du Mal ; critique moins évidente à comprendre, lorsqu’apparaît l’Etre Suprême, ancien employeur des nains. Sa personne encourage à la rêverie et à la philosophie religieuse concernant la finalité de ces actes.
Réflexion et onirisme entretenus par l’esthétique des décors et des personnages que l’on retrouve dans Brazil (1985) et surtout Les aventures du baron de Münchhausen (1988). Une chose est sûre, Bandits, bandits révolutionne l’image des nains et les traditionnels Prof, Joyeux, Dormeur et autre Simplet paraissent quelque peu ennuyeux face à des patronymes tels que : Gloriole, Vermine, Blasphème... ou Randall !