Le projet Bleiberg

David S. KHARA (1969-)

France, 2010

Editions CRITIC, 272 p.

Après un premier roman vampirique, Les vestiges de l’aube, paru chez Rivière blanche, le jeune auteur David S. Khara ne chôme pas et livre un second ouvrage, plutôt dans la lignée cette fois de l’histoire secrète et des mythes nés autour du nazisme.

Jay Novacek, brillant trader dont l’ascension a été brisée par un traumatisme personnel, voit sa vie basculer lorsqu’il apprend le décès de son père dont il était sans nouvelles depuis un quart de siècle. Aidé par son patron, le bienveillant Bernard, d’un agent du Mossad particulièrement efficace et de la jeune et séduisante Jacqueline, il se lance dans une enquête à hauts risques, aussi bien spatiale que temporelle, à la recherche de certains secrets nazis.

Le projet Bleiberg est d’abord un roman prenant, sans temps morts ni longueurs, que l’on a du mal à lâcher avant la fin. Surtout, en dehors des traditionnelles mais efficaces scènes de combat, David S. Khara témoigne dans sa prose d’une bonne connaissance de l’histoire et du fonctionnement du monde, au risque toutefois d’apparaître par trop désabusé. Quant à l’intrigue, si elle ne brille pas a priori par son originalité -il est une nouvelle fois question de SS, d’expérimentations scientifiques et de société secrète-, les connexions qu’elle impose avec certains événements historiques et le lien avec la psychologie du personnage d’Eytan sont convaincants, à défaut d’être véritablement surprenant (le lecteur anticipe en effet relativement rapidement sur certaines révélations). Et puis avouons-le, il est autrement plus agréable de découvrir les effets insoupçonnés des radiations plutôt que d’assister aux énièmes pérégrinations de la recherche du Graal ou de la lance de Longin.

A travers le Consortium, il est en tout cas tentant de voir le reflet d’une certaine désillusion sur le monde, sinon d’un certain défaitisme, les destinées de la planète étant finalement en d’autres mains que celles de la majorité de ses habitants…