Accueil > CINECSTASY > P > LE PETIT POUCET

LE PETIT POUCET

samedi 21 mars 2015, par von Bek

Olivier DAHAN (1967-)

France, 2001

Nils Hugon, Pierre Berriau, Romane Bohringer, Elodie Bouchez, Hanna Berthaut

Sorti en 2001, la même année que Le Seigneur des anneaux, Le Petit Poucet m’a fait rêver un temps d’un cinéma français capable de surfer sur la vague en exploitant le patrimoine fantastique national. C’était avant de voir le film.

Fidèle au conte de Charles Perrault, - les parents d’une famille nombreuse se résolvent à abandonner leurs fils aux fins fonds des bois mais ils s’en tirent grâce à la ruse du petit dernier -, le film de Dahan, qui respecte même le fait que Poucet est un véritable poil de carotte pour sa famille, n’invente guère vraiment que sur le cadre guerrier dans lequel il inscrit son histoire. De fait, la famille sombre dans la misère noire après le passage d’une bande de mercenaires menée par un unijambiste borgne (Sami Naceri). Outre une dénonciation de la guerre, ce changement a surtout pour but de pouvoir amener la rencontre avec la reine (Catherine Deneuve) et faire la fortune de Poucet. En dehors, de cela ce cadre est bâclé comme l’atteste le raisonnement insaisissable que tient la reine à la fin du film.

Pourtant, en instillant une iconographie ou un esprit proche des Grandes misères de la guerre de Callot, ce cadre est ce qui est plus réussi en terme de décors et d’atmosphère dans le film, à l’exception des costumes. Il est malheureusement ruiné par des décors par trop théâtraux à une époque où le numérique a su matérialiser la magie. Ces choix d’arrières-plans rougeâtres, ces décors qui rappellent ceux du théâtre d’ombre ou de marionnettes m’ont déçu. Cocteau dans La Belle et la Bête avait fait bien mieux !

Mais ce sont les acteurs, en dépit de leurs magnifiques costumes qui prouvent que certaines traditions du cinéma français ne se sont pas perdues, que je n’ai absolument pas trouvés convaincants. De Pierre Beriau à Sami Naceri - surtout Sami Naceri - pas du tout dans le ton, de Romane Bohringer à Elodie Bouchez pas du tout dans le sentiment, seul l’ogre tire son épingle de son jeu. Des autres dominent l’impression qu’ils récitent juste leurs rôles.

J’attendais du Petit Poucet qu’il exploite le patrimoine français. J’avais oublié que Cocteau l’avait déjà fait.

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d'indiquer ci-dessous l'identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n'êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions'inscriremot de passe oublié ?