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Madame Atomos fait parler les morts (Mme Atomos, 10)
dimanche 14 janvier 2018, par
Jean-Paul RAYMOND
France, 2017
Black Coat Press, coll. Rivière blanche, série Noire, 300 p.
André Caroff avait créé sa série des aventures de Madame Atomos, la diabolique japonaise désireuse de venger les marques indélébiles faites à son pays lors des bombardements atomiques de 1945, au cours des années 1960 ; seul un ultime épisode (rebaptisé ultérieurement Les Sphères de Madame Atomos) vit le jour à la fin des années 1970, toujours au Fleuve noir. Et c’est après sa mort en 2009 que Rivière blanche, fidèle à son optique de faire revivre tout un patrimoine populaire, a relancé la saga, sous la plume de Michel et Sylvie Stéphan. Ensemble, ils proposèrent trois nouveaux romans, Mme Atomos sème la tempête, Mme Atomos parie sur la mort et Mme Atomos joue sur les maux.
C’est à présent au tour de Jean-Paul Raymond, auteur de quelques nouvelles chez l’éditeur, de renouer avec les plans machiavéliques de la nipponne surdouée. L’intrigue prend place en 1976, en pleine campagne électorale opposant Ford et Carter. Madame Atomos exploite cette fois les ressources de la magie vaudou, afin de réveiller les morts noirs éparpillés sur le territoire étatsunien. Elle place alors progressivement New York sous sa coupe, usant en outre d’un mystérieux nuage rouge en provenance de l’espace. L’objectif semble être d’isoler la ville, ce qui passe par la destruction des ponts (scène dantesque très bien décrite du point de vue d’une automobiliste lambda) et le blocage des voies maritimes, grâce à un conglomérat de cadavres acquérant une forme de vie propre… C’est alors l’inondation qui menace la « Grosse Pomme ». S’ajoute à ces développements dramatiques un événement touchant au plus près le couple Beffort : la résurrection apparente de leur jeune fils, tué par Madame Atomos dans Mme Atomos croque le marmot. Devant l’aggravation de la crise et la disparition de la femme de Smith Beffort, décision est prise de cibler la base secrète de Madame Atomos, située sur la face cachée de la Lune, en utilisant une arme secrète livrée par un ancien scientifique de la redoutable Japonaise. Mais Beffort et les autorités des Etats-Unis réussiront-ils vraiment à déjouer les plans de Madame Atomos ?
Jean-Paul Raymond sait mettre en scène une progression dramatique allant vers un climax intense, usant largement des références aux précédents tomes de la série. Toutefois, certains phénomènes manquent d’une crédibilité suffisamment forte. Il est ainsi difficile de comprendre pourquoi les autorités n’interviennent pas lors des largages de cadavres dans l’eau, ou comment Befford et son épouse ne se méfient pas davantage d’une résurrection qui sent le piège à plein nez. Reste qu’on apprécie le retour de certains personnages de la saga, la possible résurrection de Miss Atomos, les légers éléments de sensualité, et surtout ce principe consistant à faire se transférer l’esprit de la meurtrière entre des corps qu’elle a elle-même clonés. Tout est réuni pour une suite directe, qu’il faudrait seulement veiller à relire davantage pour en retirer les scories formelles.
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