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SPIDER-MAN : NEW GENERATION
dimanche 7 juin 2020, par
Bob PERSICHETTI, Peter RAMSEY , & Rodney ROTHMAN
Etats-Unis, 2018, Spider-Man : Into the Spider-Verse
Spider-Man : New Generation naît d’un désir, exploiter la richesse éditoriale des comics de Spider-Man, et d’une impossibilité, donner une nouvelle incarnation physique du héros.
Spider-Man : New Generation s’appuie sur la ligne de comics Ultimate créée en 2009 et destinée à attirer un nouveau lectorat en reprenant au point de départ les différents héros, mais à une date plus moderne, évitant ainsi au jeune lecteur de devoir intégrer les passés de ses héros s’étalant sur 40 ans. Et dans cet univers Miles Morales est un jeune de Brooklyn sans grand problème familial, jusqu’à ce que, après avoir été piqué par une araignée, il se retrouve doté de capacités au début très gênantes et qu’en tentant de retrouver la source de ses problèmes, il soit témoin de la mort de Spider-Man alors que celui-ci tentait d’empêcher le Caïd d’ouvrir une porte sur un univers parallèle. L’ouverture a eu pour effet de précipiter dans le monde de Miles cinq autres Spider-Men très différents de celui qu’il connaissait. Ces Spider-Men entreprennent d’empêcher les projets du Caïd et de retourner chez eux. On retrouve dans cette collaboration entre plusieurs incarnations très différentes de Spider-Man l’influence de la mini-série Spider-Verse publiée à partir de novembre 2014 et auquel le titre original fait d’ailleurs référence.
S’il n’est pas puriste, le fan de Spider-Man trouvera plus que son compte dans cette galerie. A l’exception de Spider-Ham, alias de Peter Porker, une version looney tunes du héros créée en 1983, et de ce que j’ai supposé être le Spider-Man originel, les Spider-Men sont relativement récents. Ainsi le Spider-man Noir provient de la ligne Marvel Noir, un univers en noir et blanc inventé en 2009 replaçant le monde Marvel dans le contexte des années 30 qui a inspiré les films noirs de détectives privés (Le faucon maltais, Le grand sommeil...). Spider-Gwen fait partie avec Peni Parker des créations du Spider-Verse, mais si la première est une Gwen Stacy uchronique qui a pris la place de Peter Parker, la deuxième est plutôt d’inspiration japanime tant par le fait qu’elle est accompagnée d’un robot que par son graphisme.
Car Spider-Man : New Generation est un film d’animation. Ce choix est d’abord dû au fait que la production s’est refusée à donner un nouveau visage à Spider-Man alors incarné par Tom Holland, mais au final il rend plus facile les différentes versions du héros y figurant. Le film échappe aux séries animées de super-héros en vogue depuis une vingtaine d’années et qui ont été un des rares créneaux de réussite de la maison DC peut-on dire en passant. Les réalisateurs ont voulu lui donner les apparences d’un comics et le résultat, fruit d’un intense processus créatif et de la mise au travail de plus de 150 animateurs, est très réussi. Le spectateur s’habitue rapidement à voir ponctuellement apparaître de brefs récitatifs figurant les pensées de Morales. La CAO a permis l’incorporation de dessins fabriqués à partir d’images réelles, notamment pour les bâtiments et les véhicules, tandis que l’animation permet de faire cohabiter des scènes d’action intenses et des effets comiques tels que le marteau de poche de Spider-Ham.
L’uchronie ne se limite pas aux Spider-Men. Quelques détails différencient l’univers de Morales de celui de Spider-Man. J’ai en tout cas remarqué des voitures de polices marquées PDNY (Police Departement of New York) au lieu de NYPD (New-York Police Departement). Bien évidemment les différences les plus frappantes restent dans les personnages : Doc Octopus est une femme, le Gobelin vert un monstre géant.
Alors que j’étais réticent à aller voir un dessin animé lors de la sortie en décembre 2018, je n’ai pas regretté son visionnage qui en ces temps de confinement change bien les idées.