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LARA CROFT TOMB RAIDER : LE BERCEAU DE LA VIE
et pourquoi pas le cercueil de la mort pendant qu’on y est ?
samedi 13 octobre 2007, par
Jan DE BONT (1943-)
Etats-Unis, 2003, Lara Croft Tomb Raider : The Cradle of Life
Angelina Jolie, Gerard Butler, Ciaran Hinds
Après un premier opus conforme aux codes du jeu vidéo, quel intérêt y avait-il à un deuxième volet des aventures de Lara Croft ? La question mériterait d’être posée, sauf qu’elle n’a pas de raison d’être. Car la bonne question est : comment donner de l’intérêt à un deuxième opus des aventures de Lara Croft afin de ramasser un max de blé ?
Un séisme à Santorin permet à Lara et son équipe de découvrir au fond de la mer le temple de la Lune soit-disant bâti par Alexandre le Grand pour y dissimuler ses plus précieux trésors. Au cours de la fouille menée selon les méthodes les plus avancées de l’archéologie croftienne - c’est-à-dire que Lara grimpe à tous les murs et rideaux -, une bande de pilleurs tue l’équipe de notre pulpeuse héroïne et s’empare d’un mystérieux globe. Renseignements pris par le MI6, la bande est un gang chinois qui oeuvre pour un prix Nobel de biologie, Jonathan Reiss, reconverti dans le trafic d’armes bactériologiques et, renseignements pris auprès de la mythologie grecque, le globe s’avère être un plan pour accéder à la boîte de Pandore, dissimulée dans le berceau de la vie, et à la maladie qu’elle contient. Il appartient à Lara de sauver le monde.
Fidèle aux règles fixées dans Lara Croft : Tomb Raider, Le berceau de la vie reprend les principaux mécanismes et caractéristiques du jeu : ruptures brutales transportant le spectateur de la Grèce au Royaume-Uni et de la Chine - où la Grande Muraille, Shanghaï et Hong Kong sont passées en revue - à l’Afrique ; acrobaties multiples et plongées armes au poing ; multiplication des moyens de transports (cheval, moto, parachute, jeep etc...). Mais il n’innove guère. Le scénario construit autour d’une menace bactériologique et la manière de tourner ne sont pas sans rappeler Mission : Impossible 2 (John Woo, 2000) de triste mémoire.
Il fallait cependant introduire un peu de piment et profiter du sex appeal de Lara. L’intrusion d’un ancien amant en la personne de Terry Sheridan (Gerard Butler) constitue cependant une terrible hérésie dans l’image croftienne d’une bombe sexuelle asexuée. Gageons qu’elle en frustrera plus d’un (l’intrusion pas Lara, encore que...) sans convaincre aucun spectateur de la sincérité théorique de l’amour qui aurait réuni les deux personnages. Ajoutons que l’assurance de Lara confine au complexe de supériorité à cause du jeu de l’actrice au port altier et à la fierté ombrageuse.
Le film de Jan de Bont apparaît donc bien insipide. Il est vrai que le réalisateur, spécialiste des suites et des remake, n’est pas réputé pour son esprit novateur. Les images de la Chine, devenues décidément un poncif du cinéma du début de ce siècle, et de l’Afrique changeront un peu les esprits et le film fait passer le temps mais pas l’ennui.