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LOST FUTURE

samedi 31 août 2013, par Maestro

Mikael SALOMON (1945-)

Etats-Unis, 2010

Sean Bean, Corey Sevier, Sam Claflin, Annabelle Wallis, Eleanor Tomlinson.

Lost Future fait partie de ces films de seconde division, bénéficiant de moyens plus limités que les blockbusters, et à la diffusion plus réduite (il est sorti directement en DVD en France). La mise en avant de la seule star du casting, Sean Bean, et des CV respectifs du réalisateur (ayant travaillé sur la série Rome) et des producteurs (ceux des Piliers de la Terre), cherche évidemment à corriger ces limites, et la possibilité de tomber sur une belle réussite comme Equilibrium (avec Sean Bean, déjà) est a priori concevable, quand bien même le format soit celui d’un téléfilm (le brio de certaines séries contemporaines surpasse une partie de la production cinématographique). Le scénario ne brille pourtant pas par son originalité. On est là dans une classique histoire post-apocalyptique, l’humanité ayant sombré dans le chaos du fait d’un réchauffement climatique non enrayé et surtout de manipulations génétiques sans contrôle, qui ont généré un virus transformant les humains en créatures dégénérées : on saisit tout ce que Lost Future entretient comme parenté voulue avec les films de morts-vivants, qui ont le vent en poupe depuis le début du XXIe siècle.

Au XXVI siècle, les survivants ont donc régressé, vivant sur un mode proche des populations du paléolithique. Tout débute par la vie d’une de ces tribus, en plein cœur des anciens Etats-Unis. Manquant de nourriture, ses membres ont en outre à faire face à un assaut massif des monstres, ces zombis qui isolent les survivants dans une grotte. Dès lors, deux groupes vont se former et aller au-delà du conservatisme des Anciens. Le plus important est constitué de Savan, le fils de feu le chef de la tribu, Kaleb, marginal car seul à savoir lire, et Dorel, compagne de Savan mais qui forme un triangle amoureux avec Kaleb. Tous trois reçoivent l’aide d’Amal, qui vit avec sa femme et son jeune fils au milieu des vestiges de l’ancien monde. Après leur avoir appris qu’il existait un remède à la maladie des monstres, (re)découvert par le père de Kaleb, désormais décédé, ils se lancent tous ensemble à la recherche de ce qui reste de cette poudre jaune… Parallèlement, la sœur de Kaleb et deux autres hommes de la tribu décident de quitter la grotte par un passage inconnu, transgressant les tabous liés à une foi aveugle. Pendant que le trio central parvient sur l’île que dirige celui qui avait volé la poudre, Alam rassemble les restes de son ancienne confrérie afin de leur venir en aide, tandis que la situation devient de plus en plus critique pour les réfugiés de la grotte.

Le principal problème de Lost Future tient à son manque d’approfondissement des enjeux, à une psychologie des personnages relativement sommaire et à un certain nombre d’incohérences : comment les livres ont-ils pu subsister plusieurs siècles dans un climat chaud et humide sans dégradation majeure ? Pourquoi le tyran local a-t-il tué celui qui aurait pu produire davantage de poudre ? Pourquoi les survivants de la confrérie n’ont-ils jamais attaqué l’île et tenté de récupérer la poudre jaune auparavant ? Pourquoi le combat final entre le méchant et les gentils apparaît-il aussi suicidaire ? Pourquoi, enfin, Kaleb décide-t-il de partir seul à la recherche des moyens de produire la poudre jaune ? Sans parler du fait que l’hérédité semble être ici suffisante pour hériter des capacités scientifiques, une vision particulièrement conservatrice des hiérarchies… Par ailleurs, aucune dégradation du langage n’est audible, les humains de la tribu apparaissent bien trop propres sur eux, et on sent bien que le but du film reste avant tout de proposer une heure et demi d’action et de morale attendue, la défense d’une audace aventureuse typiquement étatsunienne et d’un nécessaire savoir maîtrisé (la critique du conservatisme et de la seule foi s’avère plus intéressante, même si elle n’est que peu développée). Même les vues d’ensemble sont éminemment réduites, nous privant d’une vue marquante de cette Terre future. Tout cela reste fondamentalement bien superficiel…

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