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Un été plutôt comics...
LOGAN
dimanche 15 juillet 2018, par
James MANGOLD (1963-)
Etats-Unis, 2017
Avec Hugh Jackman, Patrick Stewart, Dafne Keen.
Après une trilogie centrée sur les jeunes X-Men, composée de X-Men : Le Commencement, Days Of Future Past et Apocalypse, Logan revient aux héros originels tels qu’ils étaient apparus dans le film séminal de Bryan Singer en l’an 2000. Tout au moins deux d’entre eux, le professeur Xavier et Wolverine, à qui deux films avaient spécifiquement été dédiés, Wolverine et Le Combat de l’immortel.
Logan, c’est le crépuscule des mutants. L’intrigue se situe en 2029, alors que la quasi-totalité des mutants semble avoir disparu, certains par la faute même du professeur X (l’incident de Westchester, seulement suggéré). Logan est devenu chauffeur à louer, et non content d’être alcoolique, il semble atteint de sérieux problèmes de santé. Charles Xavier, lui, est caché par Logan, assisté de Caliban, au Mexique, dans une vieille usine métallurgique. Contraint d’absorber des médicaments pour éviter des crises liées à son pouvoir, il est logé dans un réservoir désaffecté, caricature rouillée et décrépie du fameux Cerebro. Soucieux de se cacher et de finir par trouver un havre loin de la folie du monde, Logan voit leur destin basculer le jour où une femme tente d’entrer en contact avec lui, puis un homme, chasseur de mutants, intéressé par une fille, celle-là même que la femme cherchait à sauver… Commence alors une course poursuite du Texas jusqu’à la frontière canadienne, à la recherche d’un refuge bien hypothétique, avec des adversaires redoutables sur les dents.
L’originalité et le grand intérêt de Logan, c’est de se situer en bout de course, en un temps où les mutants sont surtout un souvenir, et où les survivants ne sont que l’ombre d’eux-mêmes. Fragiles, faillibles, rongés par la culpabilité, ces mutants sont plus proches que jamais de l’humanité la plus simple, reflétée dans ce moment hors du temps en milieu de métrage (l’hospitalité d’une famille afro-américaine), même si, en dépit de ses faiblesses, Wolverine demeure un redoutable combattant. Aucune naissance de nouveau mutant n’a d’ailleurs été signalée depuis un quart de siècle. La fille récupérée par Charles et Logan, quant à elle, fait partie d’un programme visant à créer de super-soldats, et donc de nouveaux mutants, de manière totalement contrôlée. On a là une claire dénonciation de la techno-science, dans sa variante de manipulation génétique (que l’on retrouve également dans la critique des cultures OGM et des multinationales agricoles). Logan est également riche de ses mises en abyme, évocation de la puissance des mythes (les BD X-Men dans le sac de la fillette) ou de leur transmission générationnelle (le visionnage du western L’Homme des vallées perdues à Oklahoma City).
Le film vaut aussi, bien sûr, par ses scènes d’action et de combat, même si il aurait sans doute été plus innovant de doter la jeune mutante d’un ou de plusieurs pouvoirs moins attendus. Un des moments les plus réussis est à cet égard le combat de Wolverine contre cet autre lui-même, affrontement du passé et du présent, de la sauvagerie et de la sagesse. Il y a incontestablement du western dans cet opus, en plus du passage de relais entre générations de mutants, un des plus émouvants de la saga X-Men au cinéma.