Une Forêt d’étoiles (La Saga des sept soleils, 2)

Kevin J. ANDERSON

Etats-Unis, 2003, A Forest of Stars

Une Forêt d’étoiles se déroule cinq ans après L’Empire caché. La guerre entre l’humanité et l’empire ildiran d’un côté, les redoutables hydrogues de l’autre, s’est muée en guerre de positions. L’embargo sur l’exploitation des géantes gazeuses, qui permettait auparavant de raffiner l’ekti, carburant nécessaire aux voyages au long cours, est globalement respecté, suscitant des problèmes croissants quant à la raréfaction des ressources nécessaire au système économique et à un ensemble de colonies vaste et dispersé. Dans ce contexte difficile, les Vagabonds et Theroc vont tenter de se rapprocher, pendant que la Hanse et l’empire ildiran tentent tant bien que mal de résister aux incursions des hydrogues. Basil Wenceslas cherche parallèlement à résoudre le mystère posé par la disparition du couple Colicos, en envoyant à leur recherche la négociante désoeuvrée Rlinda Kett et l’espion Davlin Lotze. Il doit également subir la volonté grandissante du roi Peter de secouer les entraves de son rôle de souverain fantoche.

Si ce second volet de la série se révèle moins novateur, du fait de la réutilisation de cadres préexistants, il permet de découvrir quelques nouveaux personnages, à commencer par Anton Colicos, fils de Margaret et de Louis, qui prend la place des deux Prêtresses Vertes dans la découverte de La Saga des sept soleils. Et puis, il y a tout de même cette accélération de l’action, avec les offensives menées sans avertissements par les orbes sur les mondes humains ou ildirans, l’affrontement dantesque entre les forces de la Hanse et les hydrogues, sans oublier la concentration des forces androïdes kikliss, désireuses d’annihiler les formes de vie biologiques… Malgré tout, on ne peut s’empêcher de trouver que Kevin J. Anderson s’efforce de tirer à la ligne. Une bonne partie du volume est consacrée aux états d’âmes des amoureux transis ou trahis, tandis qu’à l’inverse, certaines des pistes les plus captivantes sont distillées au compte-goutte.

Il en est ainsi pour Lotze, qui suit le même chemin que Margaret Colicos et découvre des mondes kikliss via le mode de transport révolutionnaire qu’ils avaient mis au point, et pour Jess Tamblyn, qui, en fuyant son mariage tué dans l’œuf, découvre les traces d’une forme de vie très ancienne, seule survivante d’un affrontement galactique colossal ; il finit d’ailleurs par se muer en un être foncièrement autre... On apprend en effet, également par le biais de passages apocryphes de La Saga des sept soleils, que les hydrogues étaient déjà sortis victorieux d’un affrontement sans pitié entre eux et des espèces concurrentes, dont les autres survivants sont les arbremondes et les faeros, êtres dont le cadre de vie n’est autre que les étoiles… De nouveaux enjeux semblent donc se dessiner, les alliances fragiles se recomposent, et comme dans le précédent tome, le final du roman voit une accélération de l’action, la disparition de personnages importants et le début d’un véritable embrasement de la galaxie.