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Le vieil homme et la guerre
No Univers for Old Men
samedi 20 septembre 2008, par
John SCALZI (1969-)
Etats-Unis, 2005, Old Man’s War
L’Atalante, 2007, 373 p.
ISBN : 978-2-84172-356-0
Comme l’autorise le règlement des Forces de Défense coloniales, c’est à 75 ans et pas avant que John Perry s’engage dans ses rangs. Une manière de rompre un peu avec sa vie passée, plus aussi intéressante depuis la mort de sa femme Kathy neuf ans auparavant, et surtout de commencer une seconde vie en retrouvant la jeunesse promise par les FDC. Mais de la nature de ce miracle et de celle de ce qu’on attendra de lui, John Perry ne sait rien, la Terre étant maintenue en isolement par ses colonies intersidérales qui y puisent colons et soldats. Transformé par la science FDC, Perry découvre une humanité en guerre permanente avec des extra-terrestres pour le contrôle de planètes à coloniser ou à exploiter et, dans la bataille de Corail qui le laisse presque démembré et sans mâchoire, il rencontre le sosie de sa défunte épouse...
Passé les inévitables évocations de Etoiles, garde-à-vous ! - Starship Troopers ! - et de La guerre éternelle que ne manque pas de faire le quatrième de couverture, non sans raison car les classes de la FDC ne sont pas sans rappeler celles d’Heinlein [1], Le vieil homme et la guerre s’avère d’agréable lecture, renouant avec le space opera, comme une branche de la SF américaine tente de le faire aujourd’hui, par une injection de la chose militaire (David Weber...). La partie la plus réussie reste à mes yeux l’opération de jouvence subie par les recrues qui s’avère très intéressante, notamment par ces conséquences psychologiques.
Fort étonnamment Le vieil homme ne constitue en rien une critique de la chose militaire, mais il n’en est pas non plus une apologie. L’âge avancé du héros permet à l’auteur de développer une vision non pas pleine de sagesse mais empreinte d’un certain cynisme, acceptant la guerre comme un outil pas très joli prolongeant le politique comme aurait dit Clauswitz. Le roman de Scalzi semble donc renforcer une nouvelle tendance de la SF américaine jusque-là très influencée par des contemporains de la guerre du Vietnam (Sheppard, Spinrad...), traduisant par là un renouvèlement des générations. Reste que l’auteur ne prétend nullement diffuser un message mais produire un divertissement. Ce qui explique l’accueil plutôt favorable réservé au Vieil homme en France en dépit d’un contenu très impérialiste.
Enfin, ce premier tome d’une tétralogie - suivent les Brigades fantômes, La dernière colonie et Zoe’s Tale, ce dernier à peine sorti outre-atlantique - pose quelques questions éventuelles non résolues, comme par exemple les étranges Consus. On appréciera le clin d’oeil de la traduction du titre, n’en déplaise à Nébal
[1] Tout comme celles de Full Metal Jacket, de Frères d’armes et de tous les films de guerre américains où les classes figurent d’ailleurs...