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HANCOCK
Le demi-dieu a soif
samedi 12 juillet 2008, par
Peter BERG (1964-)
Etats-Unis, 2008
Will Smith, Charlize Theron, Jason Bateman
Les parodies de film de super-héros , ce n’est pas nouveau. Il n’est qu’à voir Mystery Men (Kinka Usher, 1999) ou Ma super ex (Ivan Reitman, 2006), (ne pas) voire même Super Héros Movie (Mazin, 2008). Malgré Michael Mann à la production [1], on pouvait craindre que Hancock, film sur un super-héros pas très propre sur lui, alcoolo et clodo sur les bords, n’apporte rien au genre si ce n’est des effets spéciaux impressionnants. De fait ces derniers ne manquent pas et contribuent à rendre le film aussi surprenant que comique. Or, pour une fois, la bande-annonce ne montre pas tout, loin de là.
Seul super-héros existant, Hancock a la bouteille facile et ne présente pas très bien. Il manque un peu de méthode, de tact et de doigté et il ne faut pas trop le provoquer. Bien sûr son impopularité n’arrange rien en dépit des services rendus et à cause des dégâts provoqués. Lorsqu’il sauve la vie de Ray Embrey, un chargé de communication d’un idéalisme rare, il se retrouve invité à la maison et fait la connaissance de la petite famille Embrey. Est-ce la gentillesse de Ray, une des rares personnes à l’avoir remercié de son sauvetage, ou le charme troublant de Mme Embrey ? Toujours est-il que Hancock prend le temps d’écouter Ray dans son entreprise de restauration de l’image du héros. Ce qui le conduit en prison sans passer par la case départ, en attendant que la ville de Los Angeles réalise qu’elle a besoin de lui.
Habituellement cela suffit pour un scénario d’un film grand spectacle estival. Pourtant, avec le personnage de Mary Embrey (Charlize Theron), le feu couvait sous la cendre et menaçait de ne pas limiter Hancock à un film moralisateur sur le devoir. L’orientation dramatique prise, encore plus surprenante que ce qu’elle laissait entrevoir, offrait plusieurs possibilités quant à l’issue du film, toutes non dénuées de pathos, et approfondissait considérablement le côté fantastique du personnage. Las, la fin retombe sur la voie du devoir : de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités, comme disait l’oncle Ben de l’autre. Certes.
[1] Il fait aussi de la figuration.