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LE HOBBIT : LA BATAILLE DES CINQ ARMEES
samedi 10 octobre 2015, par
Peter JACKSON
Etats-Unis, 2014
Martin Freeman, Ian McKellen, Richard Armitage, Orlando Bloom, Aidan Turner, Evangeline Lilly
A la fin de La Désolation de Smaug, le dragon prenait son envol vers Lacville tandis que des armées d’orques se rassemblaient. Calcul fait, il doit rester moins d’un quart du livre. Ce quart, Peter Jackson le transforme en tiers puisqu’il occupe tout entier la conclusion de sa trilogie du Hobbit et dès le titre, tout est dit, la bataille des cinq armées est au coeur du scénario soit... dix pages du livre [1].
A ces dix pages, le réalisateur est remarquablement fidèle, d’autant que la brièveté lui permet de garder tout (y compris la sortie héroïque des nains retranchés dans la montagne et sur laquelle il faudra revenir) et surtout d’en rajouter. Le spectateur amateur d’estoc et de taille a donc des chances de ne pas être déçu, mais il ne faudra pas faire la fine bouche, car en dépit de moyens titanesques, l’étalement des dix pages de combat et la reconstitution de la bataille selon Jackson débouche sur quelque chose de stratégiquement... ridicule et peu crédible. Ridicule la sortie de la compagnie, chargeant les gobelins et retournant la situation. Peu crédible la résistance héroïque des Hommes, totalement inexpérimentés, dans les ruines de Dale alors qu’ils se faisaient tailler en pièce devant les murs.
Certes le film ne se résume pas à une baston, il y a aussi toute la question de l’arkenstone convoitée par Thorïn et donnée par Bilbo aux Elfes et aux Hommes pour obliger le nain à tenir ses promesses et les ajouts de Jackson à l’oeuvre originale, la romance de Tauriel et Kili et la présence de Légolas. Si je n’ai toujours pas compris l’intérêt de ce premier ajout (séduire le spectateur féminin en lui donnant une héroïne à la fois tendre et combattante émérite ?), le deuxième s’inscrit dans la volonté de rattacher la trilogie du Hobbit à celle du Seigneur à l’instar des événements vécus par Gandalf à Dol Gudur notamment. Pourquoi pas.
Cela ne suffit pas à me sauver de l’ennui et à trouver tout cela un tantinet longuet quoique fort bien fait visuellement parlant. A moins que la concurrence ne fut particulièrement médiocre ou inexistante, voici un saturn award peu mérité.
[1] Edition Bourgeois, 1992.