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HURLEMENTS III
samedi 23 juillet 2011, par
Philippe MORA (1949-)
Australie, 1987, Howling III : The Marsupials
Barry Otto, Imogen Annesley, Max Fairchild, Dagmar Bláhová, Ralph Cotterill
Bien que Gary Brandner ait effectivement écrit un troisième tome à sa série The Howling et soit crédité au générique, ce troisième film n’est pas plus que les deux premiers Hurlements une adaptation du roman.
Les autorités semblent découvrir l’existence des loups-garous et font appel au professeur Beckmeyer, spécialiste du sujet. Les recherches de ce dernier l’oriente vers l’Australie où il arrive alors même que Jerboa, une jeune lycanthrope, fait une fugue, quittant sa meute natale pour la ville où elle rencontre un jeune homme introduit dans le milieu du cinéma d’horreur. La jeune femme tombe enceinte et se retrouve à l’hôpital où elle est démasquée, mais ses soeurs de meute viennent la récupérer pour la ramener à la maison, laissant Beckmeyer le bec dans l’eau, du moins jusqu’à ce qu’une ballerine russe se transforme en loup-garou sous ses yeux. Alors que les autorités paniquent et parlent d’éradiquer l’espèce, le savant réagit en scientifique et libère les lycanthropes capturés lors d’une opération militaire. Avec le chef de meute et Olga la ballerine, il fuit à travers le bush où il retrouve Jerboa et sa famille. Après quelques aventures, le groupe, réduit, se cache des Humains jusqu’à ce que les mentalités aient évolué.
Alors que les deux premiers opus comportaient quand même un lien même ténu entre eux, le troisième effectue un virage à 180° dans un hurlement... de pneu, écrasant au passage les règles du récit de loup-garou comme la transformation à la pleine lune. Le loup-garou n’est plus l’ennemi caché qui éventuellement complote à la domination de l’humanité, le loup-garou est l’autre, l’être différent victime de l’intolérance humaine, et dont les différentes variétés - dans le film la russe et l’australienne issue de la Thylacine ou Loup de Tasmanie - cherchent à survivre en se croisant.
De croisement il est beaucoup question dans Hurlements III puisque le scénario met en scène le croisement d’une louve-de-Tasmanie garou et d’un humain et la naissance d’une espèce nouvelle ainsi que le croisement d’une louve-garou et d’un humain. N’allez pas pour autant croire que Philippe Mora perpétue l’érotisme dont était empreint Hurlements II. Si le film n’en est pas dépourvu, tout cela reste très soft et ancré sur son message politiquement correct de tolérance et de métissage, défendant au passage la cause aborigène.
A ce stade ce n’est plus du métissage mais de la soupe : le scénario mélange allégrement animisme aborigène, protection des espèces en voies de disparition et mythologie lycanthrope. Réussissant à produire un loup-garou marsupial - ce qu’était le loup de Tasmanie, d’où le sous-titre original, c’est sans doute un des films les plus originaux du genre.
La différence est assurément un droit, peut-être un bien. Reste que Hurlements III est un film différent mais pas bien.