Accueil > CINECSTASY > S > S.O.S FANTOMES (2016)
S.O.S FANTOMES (2016)
dimanche 8 janvier 2017, par
Paul FEIG (1962-)
Etats-Unis, 2016, Ghostbuters
Kristen Wiig, Melissa McCarthy, Kate McKinnon, Leslie Jones, Chris Hemsworth, Neil Casey, Andy Garcia
Il semblerait que ça fasse un bail que l’équipe de S.O.S. Fantômes - Aykroyd, Ramis et Reitman - ait eu pour projet de relancer la franchise, si vous me passez l’hideuse expression. Le décès de Harold Ramis, auquel le film est dédié, en 2014 a pu à la fois perturber le projet qui piétinait un peu et lui servir de catalyseur. La difficulté majeure, comme toujours en pareil cas, résidait dans la capacité à faire du neuf à partir du vieux, un écueil sur lequel nombre ont échoué, notamment les responsables de Superman Returns et Man of Steel. Aussi était-il à craindre que ce qui semblait nouveau - l’idée de féminiser l’équipe des Ghostbusters - ne serait qu’un paravent dissimulant un bête remake.
Alors que des premiers phénomènes paranormaux se manifestent dans un manoir new-yorkais, la doctoresse Erin Gilbert voit sa titularisation comme professeur en physique à l’Université de Columbia menacée par la nouvelle édition d’une erreur de jeunesse commise avec une amie d’enfance et traitant des phénomènes paranormaux. En tentant de sauver son avenir, Erin renoue avec son amie et finit sur Youtube aspergée d’ectoplasme (de slime) à crier à l’existence des fantômes avec les conséquences professionnelles qu’on devine. Libérées de tout engagement, les deux scientifiques et l’excentrique Jilian Holtzmann fondent une société de recherche et développent quelques machines destinées à maîtriser et capturer les spectres. Quand Patty, employée du métro, les met sur la piste d’une apparition spectrale qui semble bien avoir été provoquée et qui en précède d’autres...
Tout en réutilisant quelques fils du scénario de 1984 - la fin de la carrière universitaire, la possession du standardiste qui renvoie à celle de Sigourney Weaver -, le film de Paul Feig n’est pas une simple inversion sexuelle de celui de Reitman et les personnages ont une identité propre en dépit d’une équipe culturellement symétrique (3 blanc(he)s scientifiques, 1 noir(e) sans compétence particulière). Ainsi Erin Gilbert (Kristen Wiig), qui fait écho au docteur Venkman joué par Bill Murray, n’est pas une charlatan qui utilise son statut universitaire pour draguer les étudiants ; Jilian Holtzmann (Kate McKinnon est beaucoup plus déjantée que son double qu’on suppose être Egon Spengler (Harold Ramis) ; Abby Yates (Melissa McCarthy) développe un humour qui lui est propre.
Et comme il s’agit bien d’un film humoristique, précisons que l’on retrouve quelques gags incontournables comme l’aspersion ectoplasmique, mais que l’humour prend parfois un ton grossier qui n’était pas de mise en 1984 dans les grosses productions. « Ça rentre dans tous les trous » se permettra le Dr Gilbert parlant du slime. Sexiste ce S.O.S Fantôme ? Pas forcément si l’on considère le personnage de Kevin Beckman joué par Chris Hemsworth, recruté comme secrétaire pour son seul physique et en dépit de son incompétence pour ne pas dire sa bêtise.
Et puis les spectateurs plus mûrs retrouveront avec joie les nombreux clins d’oeil à S.O.S Fantômes premier du genre, incontournables mais intelligemment mis en scène : la caserne des pompiers... au prix de location inabordable, la figuration de Bill Murray en démystificateur, les caméos de Dan Aykroyd, Ernie Hudson et Sigourney Weaver qu’on peut louer tous d’avoir bien voulu se prêter au jeu. Le buste d’Harold Ramis ajoute une petite note d’émotion très bien placée, une cerise sur un bon gâteau.