CHERRY 2000

Steve DE JARNATT

Etats-Unis, 1987

David Andrews, Melanie Griffith, Tim Thomerson, Ben Johnson, Cameron Milzer

Quelle formidable époque pour la S.F. que la période 75-90 !!! A côté des "must" du genre, de La guerre des étoiles (1977) à Abyss (1989) en passant par Alien, le 8e passager (1979) et Terminator (1984), sont réalisées tout une pléiade de films allant de la série B à la Z, passant même par un tout petit X (Gwendoline, Just Jaeckin, 1988), renouant avec la période des années 40-50. C’est toujours kitsch, souvent ridicule mais parfois drôle. Cherry 2000 appartient à cette catégorie (des séries B, voire Z, pas des X).

En 2017, le monde offre le visage ambigüe des pays développés des années 80 : derrière une apparente prospérité regne un fort taux de chomâge (40%). Des zones de non-droit se sont substituées à certaines agglomérations et abritent des décharges. Les relations humaines se sont engluées dans le juridisme : draguer en boîte revient à faire du démarchage et à rédiger un contrat codifiant les différentes phases de l’acte sexuel de la nuit. Certains ont donc choisi de chercher l’amour auprès des robots. Certains, à l’instar de Sam Treadwell, se sont véritablement amourachés de leurs épouses cybernétiques. A tel point que lorsque des ébats dans la cuisine conduisent à un court-circuit de la belle, Sam est résolu à trouver un nouveau robot modèle Cherry 2000. Pour ce faire, il engage le chasseur Edith Johnson. Ensemble, ils vont affronter la bande de la zone 7 et apprendre à se découvrir.

Evoquant vaguement le monde de Mad Max, le monde de Cherry 2000 n’est cependant qu’entraperçu et toute l’action se déroule dans des déserts parsemés d’épaves, de hangars miteux et de ruines ensablées.... une sorte de Far West du futur en sorte. Et comme dans le Far West d’origine, les armes à feu ont le dernier mot. De ce côté-là, les impacts de balles ne manquent pas et la scène la plus invraisemblable voit Johnson utiliser du fusil au lance missile portatif en passant par le fusil-mitrailleur (F.M.) et le lance-roquette. Chacun verra l’allusion qu’il voudra dans cette escalade vers le pétard le plus gros. Il est vrai que Cherry F.M. ne fait pas dans la subtilité.

Il ne faudra donc pas attendre grand chose du jeu des acteurs comme du scénario dans ce nanard futuriste, sauf de la rigolade. Notons au passage que Johnson est jouée par Melanie Griffith (avec une V.F. inversement proportionnelle à la virilité de son personnage). C’était avant Working Girl (Mike Nichols, 1988). C’était une autre époque.