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Le jour des voies
samedi 23 juin 2012, par
Michel JEURY (1934-2015) sous le pseudonyme d’Albert HIGON
France, 1977
J’Ai Lu
Dans les années 70, Michel Jeury signa quelques romans avec le pseudonyme qu’il utilisa au début des années 60 (voir en particulier La machine du pouvoir), généralement moins ambitieux que ceux paru dans la collection de Gérard Klein, « Ailleurs et demain ».
Le jour des voies fait toutefois partie des plus réussis. Dans un monde dirigé par un étrange « socialisme libertaire », qui n’entame en rien le pouvoir de la bourgeoisie, symbolisé par les Maisons, d’immenses demeures informatisées et véritables univers clos, une secte au succès croissant annonce le jour des voies. Ce mysticisme, qui sera développé dans Les yeux géants, est également un moyen de manipuler les masses de la part de quelques leaders envisageant de faire éclater une révolution le fameux jour à leur propre avantage. « Dans un monde de plus en plus dur, les gens s’enfermaient et se fermaient », avec le risque d’un retour au féodalisme.
Sous ce substrat, la finalité est typiquement jeuryenne : comme dans Brebis galeuses de Kurt Steiner, un univers parallèle a en effet été créé par accident informatique et se connecte à l’esprit d’un humain, engendrant un questionnement sur les limites précises entre réalité et illusion. La fin cataclysmique efface la civilisation et fait tout repartir à zéro.