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Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! (Radu Dracula, 4)
samedi 19 septembre 2015, par
Philippe LEMAIRE
France, 2015
Black Coat Press, coll. "Rivière blanche", 212 p.
Après L’un de vous me livrera !, un troisième tome en demi-teinte, qui donnait l’impression de marquer le pas, la série de Philippe Lemaire, désireuse de raconter la véritable histoire de Dracula, repart sur une dynamique positive et entraînante.
Dans ce quatrième épisode, la narration alterne entre deux époques, pour lesquelles les chapitres sont souvent regroupés. D’une part, la fin du XVe siècle et le début du XVIe. Radu Dracula, vampire depuis peu du fait de la volonté de Lucifer, est de retour du Nouveau Monde. Ayant élucidé la nature réelle du Graal que le prince des enfers lui a demandé de retrouver, il découvre une piste majeure en espionnant Torquemada, peu de temps avant que ce dernier ne devienne contraint de demeurer sur Terre. Mais la personnalité juive qu’il s’efforce de retrouver ne cesse de lui échapper, protégée qu’elle semble être par un mystérieux personnage à la barbe noire, le Gardien… D’autre part, en 2009, nous suivons les pérégrinations de la fille de Radu Dracula, Maria, qui, parvenue en Angleterre, nourrit un but démesuré : mettre fin à l’existence de son père, si possible avec l’aide des vampires du cimetière de Highgate. Mais la confrérie dirigée par Torquemada, le Gardien et Radu Dracula en personne vont s’ajouter à une intrigue qui ne suivra pas le cours que l’on attendait…
Incontestablement, l’univers de Radu Dracula s’enrichit substantiellement avec ce quatrième tome. On y découvre ainsi les difficultés vécues par Radu Dracula, encore jeune vampire, la solitude qui grandit autour de lui, avec la disparition de ses proches, les vampires que lui-même commence à générer, sans oublier le jeu que poursuit Satan, dont la prescience ne laisse pas d’interroger sur ses véritables motivations, lui qui semble tout savoir avant même que Radu Dracula ne progresse dans ses investigations. Autre intérêt de ce roman, la présence de quelques figures historiques peu connues, Elizabeth Eleanor (Siddal), modèle et peintre du courant préraphaélite au XVIIIe siècle, devenue vampire, ou Isaac Abravanel, descendant de la lignée de David, qui fut à la fois penseur et homme politique, en Espagne ou dans le royaume de Naples. Tout juste peut-on regretter que ces individus ne soient pas abordés plus en profondeur, car la priorité est ici donnée à une prose rythmée et efficace.
Le dénouement de Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! augure d’un affrontement de grande ampleur, Radu Dracula ayant désormais les moyens de retrouver les derniers descendants du Christ, à condition de réussir à dompter la colère de sa fille, qui ne rêve que de vengeance…
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