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JOHN CARTER
samedi 13 juillet 2013, par
Andrew STANTON (1965-)
Etats-Unis, 2012
Taylor Kitsch, Lynn Collins, Samantha Morton, Willem Dafoe, Mark Strong, Ciaran Hinds, Dominic West, James Purefoy,
Un siècle après la parution du premier roman du cycle qui, après celui de Tarzan, a popularisé le nom d’Edgar Rice Burrough aux yeux du monde, La Princesse de Mars (Under the moons of Mars), les studios Disney ont donc pris en charge la production d’un long métrage mettant en scène ce héros emblématique de la culture populaire, qui a influencé aussi bien Conan que Star Wars. Le casting convoqué a mis l’accent sur des acteurs peu connus pour les premiers rôles -une Dejah Thoris un peu trop pâle, dont les tatouages sont par contre une excellente idée, ou un John Carter qui fait un peu gringalet- tout en soignant les seconds rôles ; on retrouve ainsi des interprètes de la série Rome, César étant devenu Jeddak d’Helium tandis que son fidèle secrétaire est ici notaire de John Carter.
Pour ce qui est du scénario, la fidélité à l’intrigue du roman domine. On retrouve un début fort de la succession de John Carter et d’un retour sur son passé dans les plaines du Far West, sa rencontre avec les Martiens verts près d’une de leurs nurseries, ses capacités augmentées grâce à la plus faible pesanteur de la planète rouge, le mariage arrangé et programmé de Dejah Thoris, mais pas la visite à l’usine atmosphérique, qui joue pourtant un rôle crucial. Ces éléments sont toutefois agencés dans un ordre différent, Tars Tarkas étant d’emblée chef de son peuple, et le combat dans l’arène se déroulant chez les Tarks. Au-delà de l’ajout d’un passé sentimental tragique pour John Carter, le principal élément original est l’introduction du culte d’une sorte de déesse mère, dont les sectateurs les plus inquiétants manipulent le dirigeant de Zoganda pour des fins mystérieuses, et finalement assez vaines. Les appareils technologiques qu’ils utilisent permettent d’ailleurs de troquer la fameuse métempsychose de John Carter pour une téléportation/duplication plus de son temps.
Mais le cycle de Barsoom, c’est avant tout des images fortes. Et sur ce plan, le film présente des réussites certaines. La cité mobile de Zoganda, qui incarne ici la société industrielle prédatrice et destructrice, ou celle d’Helium, plus respectueuse du développement durable et en harmonie avec son environnement, procurent ainsi de très belles visions. De même, leurs vaisseaux aériens, à l’esthétique très steampunk, sont proprement splendides. Certains choix d’adaptation sont par contre plus contestables. Les Martiens verts sont ainsi réduits, en lieu et place des quatre mètres d’origine, leur cruauté légèrement amoindrie, et les paysages martiens manquent de la coloration rouge que l’on aurait imaginée prégnante. Quant à la brève course-poursuite en navettes zodanguiennes, elle ne sert pratiquement à rien, sinon à adresser un clin d’œil appuyé à Star Wars.
Une version de John Carter plutôt policée (avec des dialogues parfois naïfs et convenus) et édulcorée (même la bête qui adopte John Carter ne meurt pas !) : on est très loin de l’esprit du premier film Conan. Au final, on hésite entre Flash Gordon et Dune, avec un avantage pour le premier, et le fiasco qu’a représenté la sortie en salles du film ne permettra probablement pas d’affiner notre jugement au vu d’éventuelles suites…
Messages
1. JOHN CARTER, 13 juillet 2013, 17:33, par Albéric
Pourquoi des acteurs géniaux ailleurs frôlent-ils ici le ridicule ?
Parce qu’Andrew Stanton n’avait jamais dirigé de film live avant celui-ci !
Après c’est un film de science-fantasy plutôt sympathique, mais autant de maladresses, d’incohérences, de facilités, de bonnes idées non exploitées à 300 millions de dollars c’est assez indécent quand même...