JUSTICE LEAGUE

Zack SNYDER (1966-) & Joss WHEDON (1964-)

Etats-Unis, 2017

Ben Affleck, Gal Gadot, Henry Cavill, Jason Momoa, Ezra Miller, Ray Fisher, Jeremy Irons, Amy Adams

Préparé par les événements de Batman vs Superman, qui n’était que l’aube de la Ligue de Justice et dans lequel on avait pu voir apparaître Wonder Woman et apprendre l’existence d’êtres aux étranges pouvoirs, la formation de la fameuse équipe de super-héros DC se concrétise toujours avec Zack Snyder derrière la caméra... du moins au début. Cependant pour réunir autant de super-héros encore faut-il le justifier par un danger à la hauteur...

D’étranges créatures volantes multiplient les agressions à Gotham et Métropolis attirant l’attention de Batman. En fait il s’agit de paradémons, des créatures bien connues des Amazones et séides de Steppenwolf, une créature surpuissante qui jadis tenta de conquérir la Terre à l’aide des pouvoirs combinés de trois boîtes-mères mais qui fut vaincu par l’alliance des Humains, des Atlantes et des Amazones. Chacun des trois peuples se vit confier la garde d’une boîte-mère. Or Steppenwolf est de retour et projète de récupérer les boîtes-mères. Ayant contacté Aquaman et Flash, Batman et Wonder Woman tentent d’abord en vain de s’opposer à Steppenwolf, puis Batman imagine d’utiliser le pouvoir de la dernière boîte en leur possession pour ressusciter Superman.

C’eût dû être une première marche vers un sommet, vers une apothéose, à l’équivalence des films Avengers et j’ai regardé un film plan-plan, accumulation de déjà-vu scénaristiques, en complète rupture avec la créativité dont il avait été fait preuve dans Batman vs Superman. J’ai ainsi éprouvé des réminiscences du Seigneur des Anneaux au moment de l’évocation de la première tentative d’invasion de Steppenwolf, surtout au moment de l’attribution des boîtes-mères aux trois races. Peut-être aussi que Justice League partage trop de points commun avec le film de Joss Whedon [1] ou même tout simplement manque trop d’originalité avec son histoire de quête d’artefacts puissants et d’invasion extra-terrestre. Il y a un manque complet de surprise dans Justice League, tout y étant prévisible d’un bout à l’autre.

Le film est pourtant parfaitement intégré à l’univers DC. D’une part les comics constituent bien la source où sont allés puisés les créateurs, même si la résurrection de Superman n’a rien à voir avec celle du comics La Mort de Superman, Steppenwolf étant un personnage créé en 1972 par Jack Kirby et faisant partie de la clique de Darkseid ; d’autre part, les deux films précédents avaient soigneusement préparé la sortie de Justice League. Ainsi le titre complet de Batman vs Superman renvoie bien à la future création : c’est l’aube de la justice, comprendre de la Ligue de Justice. Bruce Wayne (Ben Affleck) évoque la nécessité de créer une équipe de super-héros en prévision de l’avenir. Dans Wonder Woman, une scène post-générique [2] évoque la découverte d’une boîte-mère. Petit bémol quand même, il y a pour le moment clairement un refus d’intégrer les séries CW à cet univers cinématographique : le Flash de Justice League n’a rien à voir avec la série, pas plus que l’acteur qui joue Deathstroke dans la scène post-générique n’est le même que celui de la série Arrow. Dommage.

Le succès mitigé voire médiocre rencontré par le film et les problèmes personnels de Zack Snyder, qui est remplacé par Joss Whedon, ont repoussé la sortie d’une suite en dépit de ce que la scène post-générique entre Luthor et Deathstroke ou l’allusion unique à Darkseid pouvaient laisser espérer.