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JUSQU’A CE QUE LA FIN DU MONDE NOUS SEPARE

dimanche 17 décembre 2017, par Maestro

Lorene SCAFARIA (1978-)

Etats-Unis, 2012, Seeking a friend for the end of the world

Avec Steve Carell, Keira Knightley.

On le sait, la fin du monde est à la mode en ce début de XXIe siècle, et il serait trop long de faire la liste complète de tous les longs métrages qui l’abordent, avec une sous-catégorie particulière pour les films de zombies. Le parti pris de Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare est plus original : placer, dans cette situation dramatique par essence, une histoire d’amour romantique au possible. La catastrophe, ici, est d’origine stellaire, puisqu’un astéroïde est censé s’écraser sur Terre, ne laissant que trois semaines à l’humanité pour faire le deuil de son existence.

Dodge (Steve Carell) inaugure ce compte à rebours en se faisant quitter par sa femme. Personnage insignifiant, sans charisme particulier, il a de faux airs de Dustin Hoffman dans Rain Man. Il tente d’abord de poursuivre une vie normale et rangée, en continuant d’exercer son métier d’assureur. Mais peu à peu, la société autour de lui se désagrège. Certains de ses amis se lancent dans des soirées hédonistes, où même les enfants sont incités à boire de l’alcool, tandis que d’autres optent pour le suicide. Un soir, il vient en aide à une de ses voisines, Penny (Keira Knightley), en pleine crise de larmes devant sa fenêtre face à l’impossibilité de retrouver sa famille (les transports sont alors en plein blocage, tout comme le téléphone). Un personnage tout à fait à l’opposé de ce que représente Dodge, fantasque, originale, encore adolescente dans l’esprit (alors qu’elle est âgée de 28 ans). Et comme si cela ne suffisait pas, elle est également hypersomniaque et fan inconditionnelle de disques vinyles.

Prenant ses aises chez Dodge le temps d’une nuit, elle lui révèle également que sa femme le trompait, provoquant sans le vouloir la tentative de suicide de Dodge par absorption de liquide lave vitre ! Ce résumé du début du film illustre fort bien le caractère décalé de cette histoire entre deux êtres isolés, poussant à prendre avec bonne humeur cette course vers l’apocalypse. D’autant que la suite approfondit cette dimension. Le déclenchement d’émeutes urbaines pousse en effet Penny et Dodge (augmentés d’un chien récupéré au passage) à s’enfuir, initiant un road trip surréaliste, à la recherche de l’amour de jeunesse de Dodge. Les rencontres se succèdent, toutes plus improbables, du chauffeur ayant commandé son suicide indirect à un restaurant routier à l’ambiance peace and love virant en partouze, en passant par des survivalistes réfugiés dans un bunker bien équipé en armes et en paquets de chips.

Cette odyssée permet en fait aux deux amis devenus amants de se recentrer sur ce qui compte vraiment dans la vie : les relations humaines (Dodge en profitant pour renouer avec son père, avec qui il était en froid depuis 25 ans), et l’amour, bien sûr, la passion du début essentiellement (avec en suppléants la nourriture et le vin !). Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare n’est pas hilarant, mais s’apparente à une sucrerie agréable, d’autant que la performance de Keira Knightley est particulièrement probante. On demeure tout de même au ras du sol sentimental, sans élargissement cosmique, une fin du monde version sereine, où la catastrophe n’est qu’entrevue de loin, et qui est donc loin du chef d’œuvre cinématographique.

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