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LE JOUR DE LA COMETE
dimanche 21 juin 2020, par
Cédric HACHARD, Hervé FREIBURGER et Sébastien MILHOU
France, 2014
Avec Caroline Anglade, Yves Arnault, Pierre-Laurent Barneron.
Attention, OVNI cinématographique ! Voici un film réalisé pour le cinéma… mais qui n’est jamais sorti au cinéma ! Initié par une bande d’amis, il s’agit au départ d’un projet fortement genré (la science-fiction en France au cinéma n’a, à tort, pas bonne presse !), qui ne parvient pas à intéresser les maisons de production. Le trio de réalisateurs se lance donc dans l’aventure de la création avec ses propres moyens, passant plusieurs années sur le versant des effets spéciaux, avant une sortie en vidéo seulement, là aussi par manque de soutien du milieu (je l’ai vu pour ma part sur YouTube).
Si l’on voulait faire vite, on pourrait dire que Le jour de la comète est le pendant français du Super 8 de J.J. Abrams. Il faut dire que l’action se déroule en 1986, au moment du passage près de la Terre de la célèbre comète de Halley. Tous ceux qui ont vécu cette époque des années 80 souriront de la quantité de références présentes, des Goonies au Quid (l’ancêtre de Wikipédia version papier ! [1]), en passant par des clins d’œil à E.T.. Le film est articulé en trois segments, sur le modèle de ces films à sketchs tels La Quatrième dimension (1983) ou Necronomicon (1993) ; ils sont ici reliés par le biais d’un animateur de radio amateur, joué par la voix française de Bruce Willis.
Le premier, intitulé « Barney », met en scène un lycéen, Howard, et son ami imaginaire, Barney, un ours en peluche géant. Humilié par un de ses enseignants, Howard voit sa vie basculer lorsqu’un éclat de météorite issue de la comète lui permet de réaliser un vœu : que Barney existe réellement. S’ensuit alors une histoire rocambolesque, entre chasseurs d’extra-terrestres, romance adolescente et folie taxidermiste. Au-delà de l’idée selon laquelle il faut conserver son âme d’enfant, on voit clairement que Le jour de la comète est un pastiche de la culture cinématographique du temps. Seul défaut, une réalisation un peu poussive, et un jeu d’acteur loin d’être toujours convaincant.
Le second segment, « La promise de son seigneur », est plus convaincant sur le plan de l’interprétation et du rythme. Il s’agit d’une variation sur le thème des maisons hantées et de la possession, autour d’Ana, jeune étrangère engagée comme assistante d’un auteur de romans à l’eau de rose dont elle est amoureuse. L’écrivain est pourtant un égocentrique fini, prétentieux et méprisant. Tout juste propriétaire d’un magnifique château, il va devenir, suite là aussi à un vœu exaucé par la mystérieuse météorite, la victime de son ancien résident. Une histoire cruelle à souhait.
Quant au dernier segment, « Les puceauphages d’outre espace » (sic), c’est également un des plus réussis. Ce sont les histoires d’invasion extra-terrestres, mâtinées de SOS Fantômes, qui sont ici à l’honneur. Et dans le genre délirant, on atteint des sommets, entre Daryl, le geek (à la façon des années 80) encore puceau la trentaine bien sonnée, son élève Amélia experte en ésotérisme, ses tourmenteurs (bonjour Biff de Retour vers le futur !) et des envahisseurs avides de la glande pucéale (re-sic), sans oublier un révérend haut en couleur. Sans être un chef d’œuvre, Le jour de la comète est riche de bonnes intentions, et en dehors d’un premier tiers moins réussi, se révèle comme une agréable surprise.
[1] T’es dur là ! Wikipedia est une vraie encyclopédie et a une précision que n’a pas le Quid.