HIGHLANDER II, LE RETOUR

Russell MULCAHY (1953-)

Grande-Bretagne, France & Argentine, 1991, Highlander II : The Quickening

Christophe Lambert, Sean Connery, Virginia Madsen, Michael Ironside

En 1999, fort du prix acquis lors de l’ultime combat, Connor MacLeod - les traductions françaises se sont enfin avisées que Conrad n’était pas un prénom très écossais - contribue à mettre au point un bouclier pour remplacer la couche d’ozone et protéger l’humanité des radiations solaires. Sous ce bouclier, la Terre devient une véritable serre où l’obscurité s’ajoute à la chaleur et l’humidité car ni les étoiles, ni le soleil n’éclairent plus la vie des Hommes qui perdent peu à peu le plaisir de vivre. Au bout d’un quart de siècle, Louise Marcus, une scientifique, s’avise qu’au-delà du bouclier la couche d’ozone s’est reconstituée mais il est hors de question pour la Shield S.A., la société qui gère le bouclier, de mettre un point final à ses activités très lucratives. Louise Marcus fait donc appel à Connor MacLeod qui est devenu alors un bien vieux monsieur...

A ce stade de l’histoire, on peut dire que Highlander II, le retour n’a rien à voir avec le premier opus et s’annonce comme un film de S.F. exploitant les thèmes de l’écologie et de l’existencialisme scientifiques, très à la mode en cette fin de XXe siècle. Sauf qu’à cette anticipation écologique vient s’ajouter une trame de space opera...

Un demi-millénaire avant ces événements, sur la sableuse planète Zeis, Ramirez et MacLeod, deux rebelles à l’autorité du général Katana (Michael Ironside), sont condamnés par un tribunal à l’exil et l’immortalité sur la planète Terre à des époques différentes. Tous les exilés de Zeist sur Terre étant voués à s’affronter, il ne doit en rester qu’un qui aura alors le choix de vieillir sur Terre ou de retourner sur Zeist. Pour une raison incompréhensible, le général Katana dépêche deux tueurs aux trousses de MacLeod. Leur incompétence et leur échec restituent à MacLeod jeunesse et immortalité. Katana débarque donc sur Terre pour faire le boulot...

On reste pantois devant une telle salade scénaristique sans doute pondue un soir d’ivresse par le producteur William Panzer et le fameux scénariste des séries britanniques Brian Clemens. Oeuvrant en dépit de toute logique mais désireux de donner une suite logique à un film qui ne pouvait en avoir, ils ont cédé à tous les racolages, ressuscitant Ramirez (Sean Connery), un personnage qui avait contribué au succès de Highlander, s’inspirant visiblement de Dune [1] pour l’atmosphère de la planète Zeis. Le tout mené à un rythme tambour battant puisque n’ayant pas le temps d’une romance mise en place lentement, Louise Marcus tombe dans les bras de MacLeod dans la première minute qui suit sa cure de jouvence.

Le résultat est un film catastrophique aux conséquences desastreuses pour la saga Highlander : tout en ayant pourtant bénéficié de moyens techniques et financiers convenables, il répète l’erreur de Highlander en ne se ménageant pas de porte de sortie pour une suite éventuelle.